Le jeûne : plusieurs formats pour s’adapter à toutes et tous
Le jeûne est une pratique qui consiste à se priver volontairement de nourriture et parfois de boisson pendant une période plus ou moins longue. S’il occupe une place importante au sein des religions – lors du carême, du ramadan, du Yom Kippour selon les confessions religieuses – nombreux sont ceux qui y recourent à des fins médicales. L’objectif visé est de prévenir l’apparition de maladie, en alléger les symptômes ou perdre du poids. Les modalités du jeûne thérapeutique sont très variables, aussi bien dans sa continuité ou son intermittence, sa durée, son caractère plus ou moins strict. Découvrons ici les formes de jeûnes les plus pratiquées.
Les différentes formes de jeûne intermittent
Le jeûne intermittent consiste à alterner des périodes sans alimentation (d’une durée minimale de 14 à 16 h) et des périodes d’alimentation. De très nombreuses variantes sont possibles, ce qui permet à chacun de trouver le mode d’application le plus facile à vivre et le plus adapté à son cas. Le jeûne intermittent est un sujet suffisamment vaste pour faire l’objet d’un article à part entière.
Les différentes formes de jeûne périodique
Le jeûne périodique correspond à une période d’abstinence alimentaire plus ou moins stricte, d’une durée généralement comprise entre 2 et 21 jours, bien qu’il puisse se prolonger au-delà. Différentes options sont là encore possibles : jeûne sec, hydrique ou partiel.
Le jeûne sec
Aussi appelé jeûne absolu, le jeûne sec est la forme la plus stricte de diète : aucun aliment ni boisson ne sont ingérés. Une étude germano-grecque a suivi 10 participants ayant pratiqué ce type de jeûne pendant 5 jours et a conclu :
- à ses effets antioxydants, anti-inflammatoires et anti-œdémateux ;
- à sa capacité à stimuler l’immunité.
La même équipe avait montré précédemment que ce type de jeûne améliore considérablement la fonction rénale.
Cette approche doit être suivie avec prudence, la privation d’eau expose à un risque vital en l’espace de quelques jours. On ne sait pas précisément combien de temps un être humain peut survivre sans boire et manger. Des chercheurs allemands se sont basés sur des faits divers où des personnes étaient privées de ressources à cause d’un accident pour estimer cette durée entre 8 et 21 jours.
Le jeûne hydrique
C’est la forme la plus commune de jeûne et dont les bienfaits sont les plus étudiés scientifiquement.
Seule la consommation d’eau est autorisée, voire celle de tisane et breuvage sans calories. Ce type de jeûne exerce de nombreux bénéfices sur la santé. Il combat efficacement l’hypertension artérielle par exemple, et améliore la qualité de vie des patients atteints d’un cancer quand il est mené en parallèle des séances de chimiothérapie. Il est également en mesure d’optimiser la qualité du sommeil et la vigilance au cours de la journée.

Le jeûne partiel
Un peu plus souple que le précédent, une alimentation frugale à base de jus de fruit, bouillons de légumes et de miel est autorisée en cas de jeûne partiel, avec des apports caloriques très faibles (autour de 300 kcal/jour).
En Allemagne, les cliniques Buchinger Wilhelmi au bord du lac Constance sont spécialisées dans le jeûne thérapeutique de ce type, auquel est associé une activité physique d’intensité légère, de la méditation et différents types de soins alternatifs.
Références :
- Kelly KP et al., Eating breakfast and avoiding late-evening snacking sustains lipid oxidation, PLoS Biol., 2020
- Stekovic S et al., Alternate Day Fasting Improves Physiological and Molecular Markers of Aging in Healthy, Non-obese Humans, Cell Metab., 2019
- Carter S, Clifton PM, Keogh JB, The effects of intermittent compared to continuous energy restriction on glycaemic control in type 2 diabetes; a pragmatic pilot trial, Diabetes Res Clin Pract., 2016
- Papagiannopoulos-Vatopaidinos IE et al., Dry Fasting Physiology: Responses to Hypovolemia and Hypertonicity, 2020
- Papagiannopoulos IA et al., Anthropometric, hemodynamic, metabolic, and renal responses during 5 days of food and water deprivation, Forsch Komplementmed., 2013
- Kottusch P et al., Oberlebenszeit bei Nahrungs- und Flüssigkeitskarenz [Survival time without food and drink], Arch Kriminol., 2009