Dormir sur le dos en fin de grossesse serait dangereux pour le nouveau-né
Modifié le 3 décembre 2024
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La position de sommeil adoptée par une femme enceinte pourrait-elle avoir sa part de responsabilité dans la survenue de problèmes de santé chez son bébé à naître ? Une équipe composée de chercheurs de Nouvelle-Zélande, de Grande Bretagne et d’Australie s’intéresse de près à la question, et leurs découvertes permettent de formuler des conseils de prévention aux futures mamans.
Impact sur le développement in utero du bébé
Dans leur publication la plus récente, les chercheurs ont compilé les résultats de quatre études évaluant l’impact de la position de sommeil des femmes au cours de leur troisième trimestre de grossesse sur le poids de naissance de leur bébé. Parmi les 1 760 participantes, 3,2 % dormaient régulièrement sur le dos, les autres sur le côté, la position ventrale étant impossible à adopter à ce stade de la grossesse. Les enfants nés des mères adeptes de la position dorsale pesaient en moyenne 3,410 kg, contre 3, 554 kg pour les autres, soit une différence de 144 g.
Flux sanguin diminué, risque de bébé mort-né
Comment expliquer cet effet sur la croissance du bébé in utero ? Quand une femme enceinte dort sur le dos, certains vaisseaux sanguins sont comprimés par le poids de l’utérus et notamment la veine cave inférieure, une grosse veine qui traverse l’abdomen. Le flux sanguin au niveau de l’aorte diminue, ainsi que le débit cardiaque maternel.
En conséquence, le placenta est moins bien irrigué et le fœtus ne reçoit pas une alimentation en sang optimale, ce qui a un impact sur son développement. Mais au-delà d’une simple diminution du poids de naissance, dormir sur le dos pourrait avoir des conséquences bien plus tragiques.
Une analyse antérieure, menée par la même équipe de recherche, a révélé un risque deux à trois fois plus important de mettre au monde un enfant mort-né quand les mères adoptent cette position dans le troisième trimestre de grossesse.
Des risques également pour les mères

Une étude publiée dans la revue Sleep de février 2024 a exploré le lien entre la position de sommeil des femmes enceintes, l’évolution de leurs paramètres respiratoires et la vitesse de croissance du fœtus.
Menée auprès de 446 femmes enceintes présentant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 27, cette recherche n’a pas retrouvé d’association entre la position dorsale pendant la grossesse et la vitesse de croissance du fœtus.
Cependant, elle a mis en évidence une corrélation significative entre le temps passé sur le dos pendant le sommeil et l’indice de désaturation en oxygène, un marqueur de troubles respiratoires comme l’apnée du sommeil. Ces effets pourraient être liés à la compression des voies respiratoires ou de certains vaisseaux sanguins, notamment par l’utérus en croissance, entraînant une diminution de l’apport en oxygène chez la femme enceinte.
La position dorsale peut ainsi avoir un impact négatif sur la santé des futures mères, en particulier chez celles qui sont en surpoids ou obèses.
Quelle est la position idéale de sommeil en fin de grossesse ?
En fin de grossesse, il est donc indiqué de dormir sur le côté. Inutile cependant de paniquer si on se réveille dans la nuit en position dorsale : il est impossible de maîtriser ses mouvements pendant le sommeil, et la position adoptée au coucher est celle que l’on garde le plus longtemps.

Si lors d’un réveil nocturne on constate que l’on a basculé sur le dos, il suffit de reprendre sa position initiale. Et pour aider à la maintenir, on peut caler un oreiller dans son dos.
Enfin, ce qui vaut la nuit s’applique également en journée pour la sieste.
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