L’ail, un nouvel allié pour soulager l’endométriose
Bienfaits de l’ail dans la lutte contre l’endométriose
L’endométriose est une maladie qui touche environ une femme sur 10 en âge de procréer et qui peut provoquer des douleurs importantes. Ces douleurs se localisent dans la zone pelvienne, au niveau du dos, au moment des règles et lors des rapports sexuels.

Tous ces symptômes affectent de façon significative leur qualité de vie. De plus, l’endométriose est la principale cause d’infertilité qui se situerait entre 20 et 50% des cas.
Une nouvelle étude montre que l’ail pourrait soulager ces douleurs, et peut-être ralentir la progression de la maladie, voici ce qu’ont trouvé les chercheurs et comment l’ail pourrait agir contre les symptômes de cette maladie.
Paramètres de l’étude et des personnes
L’étude compare 4 différents types de douleurs ressenti par les femmes :
- La douleur au niveau de la zone pelvienne
- La douleur au niveau du dos
- La douleur au moment des règles
- La douleur pendant les rapports sexuels
La moyenne de ces douleurs est rapportée sous la douleur générale ressentie. L’étude se base sur l’analyse de 120 femmes souffrant d’endométriose vérifiée par chirurgie ou laparoscopie. 60 femmes ont reçu un placébo et les 60 autres, des gélules de 400mg d’ail séché comprenant 1100µg d’allicine. On a demandé à ces femmes d’autoévaluer leurs douleurs sur une échelle de 0 à 10 en utilisant le protocole VAS (Visual Analogue Scale). Le score 0 signifie aucune douleur alors que 10 qualifie la plus important douleur que vous avez ressentie.

Effets sur la douleur
Avant la prise de l’ail ou du placebo, les femmes des deux groupes effectuent des tests VAS qui montrent des scores similaires compris entre 6 et 7 pour les 4 catégories de douleurs.
Pendant la durée de l’étude, la douleur ressentie est mesurée chaque fin de mois pour voir l’évolution. Plus l’étude avance, plus les données sont significatives. Le groupe placebo reste avec des scores compris entre 6 et 7. Alors que le groupe ayant reçu les gélules d’ail voit ses scores :
- Pour la douleur pelvienne descendre à 2,33 avec une baisse de 4,82 points
- Pour la douleur au niveau du dos descendre à 1,65 avec une baisse de 4,41 points
- Pour la douleur au moment des règles à 1,90 avec une baisse de 4,81 points
- Pour la douleur pendant les relations sexuelles à 1,46 avec une baisse de 4,67 points.
Comme vous pourrez le constater, les différences sont flagrantes avec le groupe placebo et les scores relevés en début d’étude.

Attention cependant, même si les études en laboratoires corroborent les données sur la diminution de la douleur, cette étude est la première de ce genre. Ces résultats demandent donc confirmation. En attendant, l’ail est un condiment peu cher et très accessible qui n’en demeure pas moins très efficace.
Mécanismes d’action de l’ail dans l’endométriose
L’ail est reconnu pour ses vertus pour la santé depuis plus de 4000 ans. Il a des propriétés anticancers, il favorise l’apoptose. Il module l’inflammation par son action sur la suppression de la production des cytokines pro-inflammatoire et il augmente la production de l’interleukine-10 (IL-10).
De plus, il a d’importantes propriétés antioxydantes. Dans l’endométriose, on lui attache des propriétés réduisant la prolifération des cellules endométriales en réduisant l’action des protéines responsable de la migration et des métastase. La consommation d’ail permet de diminuer le poids et la matière grasse viscérale. Il a aussi une action hépato-protectrice.
Diminution du stress oxydatif
Le stress oxydatif est une cause de l’apparition de réponses inflammatoires. Les signaux envoyés par notre organisme lors d’une inflammation sont la chaleur, la rougeur, un œdème et pour terminer la douleur.
Les composés organo-sulfurés (OSC) des alliacées sont responsable de l’odeur et de la saveur caractéristique de l’ail et ont une bioactivité antioxydante, antibactérienne, anticancérigène, antiathérogénique et immunostimulatrice. L’ingestion de tête d’ail a montré une baisse significative des marqueurs de l’oxydation dans le plasma et a augmenté l’activité des enzymes antioxydantes comme la superoxyde dismutase (SOD), du glutathion peroxydase (GSH-Px) et de la catalase (CAT) chez les personnes âgées.
L’ail est une importante source de N-acétylcystéine. La N-acétylcystéine a une action antioxydante directe et elle rentre aussi dans la composition du glutathion, un autre anti-oxydant produit par notre organisme.
Ces propriétés antioxydantes seraient un des mécanismes d’action de l’ail contre l’endométriose.
L’ail diminue la production des prostaglandines
Deuxième mécanisme : les dérivés soufrés de l’ail (les fameux OGS) diminuent la production des prostaglandines par l’abaissement des sécrétions d’hormones de croissance VEGF et VEGF- R2. Le VEGF est une protéine responsable de la création de nouveaux vaisseaux sanguins. Ils empêchent ainsi la prolifération des nouvelles cellules ectopiques.
De plus, ils vont significativement diminuer la production des cytokines inflammatoires. Ils empêchent donc le cercle vicieux de la propagation de l’inflammation et des prostaglandines. L’ail par ces deux action va empêcher les cellules ectopiques (les cellules de l’endomètre qui ne sont pas au bon endroit) de s’autostimuler et s’automultiplier. L’inflammation va donc diminuer ainsi que les douleurs associées.

L’ail augmenterait l’élimination des œstrogènes.
Troisième mécanisme : l’ail par une action prébiotique et une action hépatique jouerait un rôle important dans l’élimination des œstrogènes.
Une action hépatique
Les OGS de l’ail, encore eux, vont stimuler la production de glutathion dans le foie. Le glutathion est primordial dans le phases de détoxification de l’organisme notamment la phase I et II.
Les œstrogènes vont être transformé puis conjuguer à la bile. Les métabolites des œstrogènes sont alors stockés puis éliminés par le foie et la vésicule biliaire au moment de la digestion et sont excrétés par les selles.
Une action prébiotique
Une autre voie non exploité par l’étude sur l’ail et l’endométriose est son action prébiotique. Les selles sont le dernier transporteur des œstrogènes avant d’être excrétées, cependant des mécanismes peuvent altérer cette excrétion comme une constipation ou une dysbiose du microbiote.
Les gousses d’ail contiennent de l’inuline et des fructo-oligosaccharide qui ont un effet prébiotique bénéfique sur notre microbiote. Il stimule le développement des bactéries de la famille des bifidobactéries et à l’inverse diminue la production des bactéries de type Clostridium. Les bactéries de la familles des clostridium sont connues pour générer des toxines chez les animaux et changer la composition du microbiote.
Certains types de bactéries vont produire une enzyme, la béta-glucuronidase, l’action de cette enzyme dans l’intestin va être de déconjuguer les métabolites des œstrogènes et de les réactiver.
L’étude de ces femmes montrerait que les œstrogènes pourrait être en partie responsable des douleurs ressenties par les femmes souffrant d’endométriose.
Diminuerait la prolifération des cellules endométriales
Le dernier mécanisme rapporté par l’étude est les propriétés anti-inflammatoire des OGS et notamment, de son composant majeur : l’allicine. Il a été trouvé qu’il prévient la prolifération des cellules endométriales. Son effet anti prolifération s’appuie sur 4 mécanismes.
- Inhibition de la prolifération des cellules cancéreuses et des fibromes.
- Augmentation du temps nécessaire au cycle cellulaire et joue un rôle dans le bon déroulement de l’apoptose des cellules mortes.
- Diminution des niveaux intracellulaires de glutathion dans les cellules cancéreuses et les fibromes.
- Réduction la migration des cellules ectopiques et des lésions causées par l’endométriose.
A savoir avant de prendre de l’ail contre l’endométriose
Même si d’autres études devront être réalisées pour connaitre plus en profondeur ses mécanismes d’action dans l’endométriose. L’ail est un condiment souvent utilisé dans notre cuisine française.
Il n’existe quasiment pas de contre-indication à son utilisation excepté si vous souffrez d’une maladie génétique rare : la porphyrie. Attention l’agence européenne des médicaments (EMA) recommande de ne pas consommer d’ail 1 semaine avant une chirurgie de par ses propriétés anticoagulantes.
Pour bénéficier de tous ces effets privilégier l’ail cru frais et bio au cuit, car pendant la cuisson une grande partie de l’allicine est éliminée.

L’OMS recommande une consommation de 4 gousses d’ail par jour pour bénéficier des effets protecteurs sur les vaisseaux sanguins alors que la commission européenne n’en recommande qu’une gousse. Si vous souffrez d’endométriose, n’hésitez pas à augmenter progressivement l’ail dans votre alimentation. La présence de fibres peut avoir des effets sur votre confort intestinal. Essayer de commencer par 1 demi gousse et d’augmenter progressivement en fonction de votre tolérance.
Il est aussi possible de vous supplémenter avec des gélules d’ail bio entre 400 et 600mg par jour.
Attention, comme vous l’aurez compris ce sont les composants soufrés qui ont des vertus dans cette étude. Il faut donc choisir un ail qui sent l’ail et qui a les effets secondaires de l’ail sur l’haleine. L’ail noir n’a donc pas d’effets thérapeutiques dans ce cas-là.