L’ibuprofène pourrait endommager les intestins des sportifs

Modifié le 14 décembre 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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L'ibuprofène associé au sport provoque des lésions intestinales

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it endommager els intestins des sportifs Médicament apaisant l’inflammation et doté de propriétés anti-douleur, l’ibuprofène est plébiscité par de nombreux sportifs dans le cadre de leur pratique. Il n’est toutefois pas exempt d’effets indésirables, tout particulièrement au niveau du système digestif.

La prise d’anti-inflammatoires, une pratique courante chez les sportifs

Pour prévenir l’apparition des courbatures après l’entraînement ou faire taire la douleur d’une blessure, certains sportifs recourent à l’ibuprofène (Advil, Nurofen…) ou à d’autres médicaments de la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

La pratique est plus ou moins répandue selon les sports : elle concernerait 12 % des cyclistes et 90 % des joueurs de football professionnels, et n’épargne pas les sportifs amateurs. Elle est pourtant loin d’être anodine.

Les effets de l’ibuprofène sur l’intestin

Des chercheurs néerlandais ont évalué l’impact de ces médicaments sur le système digestif de neuf cyclistes en bonne santé. Ils ont soumis les participants à quatre situations :

  • La prise de deux fois 400 mg d’ibuprofène avant de faire du vélo
  • Faire du vélo sans prendre d’ibuprofène
  • La prise de deux fois 400 mg d’ibuprofène sans mener d’activité physique
  • Et du repos, sans prendre d’ibuprofène

Dans chacune de ces conditions, différentes mesures ont été réalisées pour étudier l’impact de ces cas de figure sur la santé de l’intestin grêle. Cette première portion de l’intestin joue un rôle important dans l’assimilation des nutriments.

Sport et ibuprofène se cumulent pour provoquer des lésions sur la muqueuse intestinale

La première de ces analyses a consisté à étudier le taux de protéine de liaison aux acides gras intestinale (i-FABP) dans un échantillon de sang. Cette protéine est présente à l’intérieur des cellules composant la muqueuse de l’intestin grêle. En cas de dommages, elle est relarguée dans la circulation sanguine. L’élévation de sa concentration permet donc de déceler les lésions de l’intestin grêle.

Au repos, en l’absence de prise d’ibuprofène, le taux moyen se situait à 352 pg/mL chez les participants. Il a augmenté dans les autres situations :

  • Le fait de rouler l’a élevé à 474  pg/mL
  • La prise d’ibuprofène à 507 pg/mL
  • Les deux situations combinées ont fait bondir le résultat à plus du double du niveau de base : 875  pg/mL

La pratique du cyclisme, tout comme la prise d’ibuprofène, provoque donc des dégâts qui se cumulent au niveau de l’intestin grêle.

Les études montrent que le cyclisme associé à la prise d'ibuprofène cause des lésions intestinales
Les études montrent que la prise d’ibuprofène associée à la pratique du cyclisme cause des lésions intestinales

La barrière intestinale est mise à mal quand le sport est associé à la prise d’ibuprofène

En plus de contribuer à assimiler les nutriments, la paroi de l’intestin grêle assure la fonction de filtre sélectif. Quand elle est intacte, elle s’oppose au passage d’éléments indésirables (composés microbiens, allergènes…) dans la circulation sanguine. 

Pour tester son degré de perméabilité dans les quatre situations précédemment décrites, les participants ont été soumis à un test consistant à ingérer deux sucres. L’un de petite taille (le mannitol) et l’autre de plus grande taille (le lactulose), qui devrait être arrêté presque totalement par la paroi intestinale. En analysant la quantité de ces sucres passée dans les urines, on obtient une bonne évaluation de l’intégrité de la barrière intestinale. Là encore, les résultats ont montré que la combinaison d’une pratique sportive et d’ibuprofène a conduit à l’augmentation de perméabilité intestinale la plus marquée. Cette situation est propice à l’apparition de divers problèmes de santé.

Les risques digestifs avec les antalgiques ne se limitent pas à l’ibuprofène

À la lecture de ces données, il est tentant de vouloir se tourner vers un autre médicament anti-douleur que l’ibuprofène. La famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens comporte en effet d’autres molécules comme l’acide acétylsalicylique (Aspirine), le kétoprofène (Ketum) ou le diclofénac (Voltaren / Voltarène), mais ils partagent tous pour point commun cette toxicité digestive.

Leur prise sur le long terme est associée à des complications intestinales préoccupantes : ulcération de la muqueuse, saignements, perforation… On parle d’entéropathie aux anti-inflammatoires non stéroïdiens. Elle est susceptible de provoquer une anémie par déficit en fer, à cause des pertes de sang qu’elle provoque.

Si le paracétamol, un anti-douleur qui ne fait pas partie de la famille des AINS, est généralement considéré comme plus sûr, la prise régulière de doses supérieures à 2g par jour augmente également le risque de saignements digestifs. Ce médicament pose par ailleurs son lot de problèmes.

Un prix fort à payer pour des bénéfices non avérés

L’objectif poursuivi par les sportifs est bien sûr d’accroître leurs performances physiques. En repoussant la douleur, il devient possible d’augmenter les cadences d’entraînement, en multipliant le nombre de séances et leur intensité. Pourtant, les données scientifiques validant cette approche sont insuffisantes.

Les alternatives naturelles à l’ibuprofène

Pour s’affranchir des effets indésirables des médicaments anti-douleurs, il est préférable de se tourner vers des alternatives naturelles :


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