Nouvelle mise en garde des chercheurs à propos de la vitamine B9

Modifié le 15 mars 2024

Temps de lecture : 3 minutes
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Une main de femme contient des comprimés d'acide folique. Des légumes verts sont posés sur une table en arrière plan.

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L’innocuité de la forme synthétique de la vitamine B9, l’acide folique, fait débat. Des chercheurs sonnent l’alarme sur son accumulation dans l’organisme, aux conséquences largement méconnues.

L’indispensable alliée de la grossesse

La vitamine B9 est une vitamine fondamentale dans le développement du système nerveux. Elle est également indispensable à la synthèse de l’ADN, un composant essentiel à la vie. Depuis de très nombreuses années, on recommande une supplémentation systématique en vitamine B9 aux femmes enceintes ou désireuses d’avoir un enfant.

Cette vitamine diminue en effet le risque de défaut de formation du tube neural jusqu’à plus de 70%. Il s’agit de malformations du système nerveux, comme le spina bifida, généralement bien traitées (opération à la naissance) mais potentiellement très graves (risques d’incontinence, troubles sensitifs, paralysie…).

Une femme enceinte verse un comprimé dans sa main.
La vitamine B9 fait partie des compléments alimentaires recommandés lors de la grossesse.

Ajout d’acide folique aux aliments

Dans ce contexte, de nombreux pays ont autorisé la fortification en vitamine B9 des aliments. La forme de vitamine B9 utilisée est de l’acide folique, que l’on retrouve également dans de nombreux compléments alimentaires. Il s’agit d’une version synthétique des folates que l’on trouve dans l’alimentation (les différentes formes de vitamine B9 naturelle).

Cet acide folique est converti dans l’organisme en acide 5-méthyltétrahydrofolique, la forme active de vitamine B9, par une enzyme appelée MTHFR. Malheureusement la MTHFR n’est pas capable de traiter une grande quantité d’acide folique. Lorsqu’on prend de fortes doses de cette vitamine synthétique, une bonne partie se retrouve inchangée dans le sang avec des conséquences très douteuses sur la santé qui n’ont pas été évaluées par les autorités de santé. Certaines études évoquent une possible augmentation du risque de cancer, en particulier au niveau colorectal ou de la prostate.

Accumulation d’acide folique non métabolisé

Une étude menée par un groupe de chercheurs Irlandais a exploré ce problème. Les autorités de santé du pays ont en effet décidé de suspendre la fortification en vitamine B9 des aliments tant que de nouvelles données scientifiques sur la sécurité de l’acide folique synthétique n’auront pas été produites.

En réalisant des analyses sanguins au sein d’un échantillon de population de 137 personnes âgées de 67 ans en moyenne, les chercheurs ont constaté que plus de 94% des participants avaient encore de l’acide folique intact circulant dans le sang. L’équipe appelle donc à la prudence quant à l’utilisation future de la vitamine B9 synthétique pour la santé publique.

Pistes pour prévenir le déficit en vitamine B9

Plat contenant des feuilles d'épinards sur une table en bois.
Les légumes verts à feuilles sont de bonnes sources de folates.

Si la supplémentation en vitamine B9 est bénéfique chez la femme enceinte, cela met en évidence que l’alimentation moderne est relativement pauvre en folates et/ou que les habitudes alimentaires sont mauvaises. Les aliments les plus riches en vitamine B9 sont le foie de veau et de bœuf, les lentilles, les épinards, les pois chiches, les algues, les asperges, le persil.

L’activité de la MTHFR varie génétiquement selon les individus mais il semble que des doses même plutôt faibles, comprises entre 200 µg et 400 µg, provoquent l’apparition d’acide folique intact dans le sang.

Lorsqu’on souhaite se supplémenter en vitamine B9, il est donc préférable d’opter pour des compléments alimentaires contenant des formes similaires aux folates naturels (6(S)-5-méthyltétrahydrofolate, folinate de calcium ou calcium L-méthylfolate). La supplémentation en vitamine B9 chez les femmes enceintes, traditionnellement autour d’une dose de 400 µg par jour, devrait être maintenue en raison d’un bénéfice supérieur aux risques encourus lorsque la supplémentation ne s’étend pas sur de longues périodes.

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