Les ampoules UVEDOSE pourraient poser problèmes

Modifié le 14 décembre 2023

Temps de lecture : 8 minutes
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D’après l’Institut national de veille sanitaire, plus de 80% des français sont en déficit de vitamine D. Le recours à la supplémentation est donc nécessaire et parfaitement légitime dans de très nombreux cas.

Les ampoules de vitamine D UVEDOSE sont très souvent utilisées à cet effet. Elles pourraient poser pourtant plusieurs problèmes.

Plusieurs manières de se complémenter en vitamine D

On assiste à une prise de conscience face à la fréquence du déficit en vitamine D, et une part croissante de la population décide de se complémenter. Il existe de nombreux compléments en vente libre, qui se présentent sous différentes formes telles que les ampoules, gouttes, gélules, huiles. La qualité de ces compléments est aussi très variable.

De plus en plus de médecins sont aussi conscients de l’ampleur du déficit en vitamine D, et prescrivent donc cette vitamine à leurs patients. Il s’agit très souvent de médicaments qui se présentent sous forme d’ampoules.

Évitez les ampoules de vitamine D UVEDOSE

Fréquemment prescrites, les ampoules de vitamine D UVEDOSE contiennent 50000 ou 100000 UI de vitamine D3, ce qui représente un dosage très élevé. Le médecin prescrit généralement une ou deux ampoules pendant l’hiver.

Pourtant, les dernières recherches questionnent la pertinence d’utiliser de telles ampoules, qui poseraient à la fois des problèmes d’efficacité et de formulation.

Les études récentes déconseillent l'usage des ampoules de vitamine D comme l'UVEDOSE
Les études récentes déconseillent l’usage des ampoules de vitamine D comme l’UVEDOSE

Les études montrent qu’une complémentation quotidienne en vitamine D, à doses plus faibles, est nettement préférable, car probablement plus efficace sur les paramètres de santé.

Le dosage et le mode d’administration de l’UVEDOSE sont inefficaces

Le fort dosage et le mode d’administration intermittent de l’UVEDOSE rendent cette forme de supplémentation inefficace non seulement face à l’ostéoporose, mais aussi pour la prévention des cancers ou même pour améliorer l’immunité, y compris face au coronavirus SARS-CoV-2.

Pour comprendre ce qui se passe lorsqu’on avale une ampoule d’UVEDOSE, il suffit de regarder ce graphique, tiré d’une étude américaine :

Évolution du taux de vitamine D dans le sang après la prise d’une ampoule de 70000 UI
Évolution du taux de vitamine D dans le sang après la prise d’une ampoule de 70000 UI

En combien de temps agit une ampoule de vitamine D ?

La courbe montre l’évolution du taux de vitamine D dans le sang après absorption d’une ampoule de 70000 UI, soit une dose très comparable à celle de l’UVEDOSE.

Après avoir augmenté très brusquement lors des 2 premières semaines, le taux de vitamine D retombe dans la zone de déficit au bout de seulement 3 semaines. Ces variations ne sont pas naturelles puisqu’elles ne peuvent physiquement pas se produire à la suite d’une exposition au soleil.

Cette chute rapide est à mettre en regard du temps nécessaire pour que la vitamine D manifeste ses différents effets sur la santé :

  • Fatigue : elle diminue en une semaine environ, pour réapparaitre au bout d’un mois suite à la chute du taux de vitamine D ;
  • Système immunitaire : la vitamine D doit être présente en quantité suffisante pendant plusieurs semaines, et les effets de l’UVEDOSE sont donc faibles et très transitoires ;
  • Fonction osseuse : elle nécessite plusieurs mois de complémentation continue, et l’UVEDOSE ne peut donc pas avoir d’effet.

Un pic de vitamine D n’empêche pas les carences

Le pic très marqué empêche la vitamine D de faire pleinement effet, et ne permet pas de combler le déficit pendant la majeure partie du temps. Selon les chercheurs, au contraire d’une forte dose administrée de manière ponctuelle, de plus petites doses quotidiennes sont nécessaires pour bénéficier de tous les effets anti-cancer de la vitamine D ou de ses effets positifs sur l’ossature.

Une étude récente met en évidence de manière très nette que les petites doses quotidiennes conduisent à des taux de vitamine D bien supérieurs par rapport à la quantité totale administrée, sans commune mesure avec les dosages intermittents de 50000 et 100000 UI de l’UVEDOSE :

L'administration quotidienne conduit à de meilleurs taux de vitamine D que les fortes doses intermittentes
L’administration quotidienne conduit à de meilleurs taux de vitamine D que les fortes doses intermittentes
Groupe A : 10000 UI par jour – Groupe B : 50000 UI par semaine – Groupe C : 100000 UI toutes les deux semaines

Toujours d’après ces experts, la dose de vitamine D à prendre chaque jour doit être au moins de 4000 UI, soit 10 fois plus que ce qui est recommandé par nos autorités de santé.

L’UVEDOSE contient des additifs de synthèse très controversés

En parallèle de ces problèmes potentiels d’efficacité, l’UVEDOSE a une formule dont la composition questionne, notamment vis à vis des additifs utilisés, très controversés, et pourtant dispensables selon moi.

L’UVEDOSE contient historiquement du BHT, un antioxydant de synthèse

L'UVEDOSE contient du butylhydroxytoluène, ou BHT, un antioxydant de synthèse très controversé
Le butylhydroxytoluène, ou BHT, est un additif de synthèse très controversé

Historiquement l’UVEDOSE contient du butylhydroxytoluène, ou BHT, un antioxydant de synthèse utilisé en tant qu’additif alimentaire sous le code E321. Il est souvent utilisé en remplacement du BHA (buthylydroxyanisol, aussi appelé E320), suspecté d’induire de nombreux effets secondaires.

Le BHT est très répandu dans l’alimentation, mais aussi dans les produits cosmétiques, où il exerce le même rôle d’antioxydant pour les corps gras. La vitamine D étant liposoluble, le butylhydroxytoluène a été utilisé dans l’UVEDOSE pour augmenter la durée de conservation des ampoules.

Le butylhydroxytoluène (BHT) est un antioxydant de synthèse utilisé dans l'alimentation sous le code E321
Le butylhydroxytoluène (BHT) est un antioxydant de synthèse utilisé dans l’alimentation sous le code E321

Le BHT est suspecté de provoquer de très nombreux effets secondaires

Le butylhydroxytoluène fait l’objet de nombreuses controverses. Des études ont été menées pour tester son innocuité, mais les résultats sont variables.

Le BHT est soupçonné d’être cancérigène, de se comporter comme un perturbateur endocrinien en se fixant sur les récepteurs d’œstrogènes, et de favoriser les allergies. Les études sur la souris montrent aussi qu’une exposition à long terme et à forte dose au BHT est toxique pour la thyroïde, les reins, le système respiratoire, le système immunitaire, le foie et le sang. À cela s’ajoute un risque de contamination aux cendres sulfuriques, à l’arsenic et aux métaux lourds.

Même si les doses présentes dans le médicament sont plus faibles, il aurait été bon de s’en passer.

Une nouvelle formule de l’UVEDOSE sans butylhydroxytoluène

Est-ce par rapport à ces possibles risques pour la santé que le laboratoire CRINEX a supprimé le BHT dans la nouvelle formule de l’UVEDOSE ? Je n’ai pas trouvé de communication du laboratoire à ce sujet.

Le fait est que cette nouvelle formule, très récente, présente pour seule et unique différence avec l’ancienne l’absence de butylhydroxytoluène :

IngrédientAncienne formuleNouvelle formule 2021
Cholécalciférol (vitamine D3)xx
Butylhydroxytoluène : E312x
Saccharine : E954xx
Acide sorbique : E200xx
Huile essentielle de citronxx
Glycérides polyoxyéthylénés
glycolysés
xx
Comparaison entre l’ancienne et la nouvelle formule de l’UVEDOSE

L’UVEDOSE contient de la saccharine, un édulcorant synthétique

La saccharine ou E954 est un édulcorant utilisé dans l'alimentation
La saccharine ou E954 est un édulcorant utilisé dans l’alimentation

La saccharine est le plus ancien des édulcorants artificiels. Caractérisé par son pouvoir sucrant 300 fois plus élevé que le sucre, cette molécule de synthèse est autorisée en tant qu’additif alimentaire sous le code E954.

Bien avant l’aspartame, la saccharine était déjà au centre de nombreuses controverses : cancérigène selon certains, inoffensive selon d’autres. La seule certitude à ce jour est que l’innocuité de la saccharine n’est pas établie. Cet additif a d’ailleurs été interdit au Canada en 1977. Aux États-Unis, les produits contenant de la saccharine faisaient l’objet d’une obligation d’étiquetage, pour informer les consommateurs que cet édulcorant pouvait être dangereux pour la santé. Cette obligation a été retirée depuis les années 2000.

Objectivement, on ne sait pas très bien si la saccharine est dangereuse pour la santé humaine ou non. Mais, à vrai dire, ce n’est pas vraiment la question. La bonne question est : 

Qu’est-ce qu’un édulcorant peut bien avoir à faire dans une ampoule de vitamine D3 ?

Rien, évidemment.

UVEDOSE : y a-t-il un danger ?

Bien sûr, prendre une ampoule d’UVEDOSE de temps en temps ne va pas vous tuer. Cependant, rien ne justifie de consommer des composés de synthèse dont l’innocuité est controversée, à plus forte raison dans la mesure où ces additifs ne sont pas indispensables pour combler un déficit en vitamine D.

Le mode de vie moderne nous expose déjà à de nombreux polluants, sur lesquels nous n’avons que peu d’emprise. Parmi ces substances figurent par exemple la pollution atmosphérique, les résidus de pesticides ou encore divers perturbateurs endocriniens. Les molécules présentes dans l’UVEDOSE s’ajoutent à la liste, et l’effet cumulé de l’ensemble de ces composés artificiels est encore plus incertain que celui de chaque molécule isolée.

Si on tient aussi compte de l’efficacité discutable de l’UVEDOSE, liée à son dosage et à son mode d’administration intermittent, on comprend facilement qu’il n’y a aucune raison de recourir à ce médicament alors qu’il existe des alternatives.

Voilà pourquoi je vous conseille de rester à l’écart de l’UVEDOSE et des autres ampoules de vitamine D. Il suffit de se tourner vers un produit plus naturel, administré quotidiennement et à des doses physiologiques.

Les composés chimiques présents dans l'UVEDOSE s'ajoutent à la somme des polluants auxquels nous sommes exposés
Les composés chimiques présents dans l’UVEDOSE s’ajoutent à la somme des polluants auxquels nous sommes exposés

Quel complément alimentaire de vitamine D acheter ?

Les compléments alimentaires vendus sous forme de gouttes sont idéaux puisqu’ils permettent un apport quotidien régulier, comme le ferait naturellement le soleil. De plus, les gouttes permettent de facilement personnaliser le dosage : chacun peut prendre le nombre de gouttes dont il a réellement besoin, en fonction de son poids corporel et d’autres facteurs individuels.

Il existe deux types de compléments alimentaires de vitamine D3 sous forme de gouttes : les compléments fabriqués à partir de lanoline de mouton et ceux extraits du lichen boréal, la seule source végétale à contenir naturellement de la vitamine D3. Dans les aliments végétaux, il n’existe pas de vitamine D3 mais de la vitamine D2, qui n’a pas les mêmes effets bénéfiques que la D3.

Les compléments de vitamine D3 fabriqués à base de lanoline

La lanoline est de la graisse de laine de mouton. Pour fabriquer la vitamine D, cette dernière est irradiée avec des UVB. Ce processus est exactement le même que celui qui a lieu au niveau de notre peau lors de son exposition aux rayons ultraviolets du soleil. Il s’agit donc d’une vitamine D naturelle.

Néanmoins, la matière première est issue des élevages animaux, ce qui n’est pas idéal sur le plan éthique. C’est cette vitamine D3 qui se trouve dans des suppléments de vitamine D dispensés sur prescription, comme le ZYMAD ou l’ADRIGYL.

La vitamine D3 végétale extraite du lichen boréal

Dans le cas des produits fabriqués à partir de lichen, la vitamine D3 est totalement végétale, ce qui constitue une alternative plus qualitative et plus éthique. Mais son coût de fabrication pour les professionnels est plus élevé. Les compléments fabriqués à partir du lichen sont donc toujours un peu plus chers que ceux à base de lanoline. Ce surcoût varie selon les marques.

Il existe par ailleurs des compléments alimentaires de vitamine D naturelle végétale sans additif et avec de l’huile bio.


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