Une alimentation sans gluten diminuerait l’inflammation et ferait maigrir

Alimentation avec gluten contre alimentation sans gluten

Les chercheurs ont sélectionné des souris de type C57BL/6, la souche la plus fréquemment utilisée pour conduire des expériences en laboratoire. Les animaux ont reçu une alimentation riche en graisses et en sucres destinée propice à la prise de poids, contenant 4,5% de gluten pour un premier groupe et sans gluten pour un second.

L’ensemble des souris pouvaient boire et s’alimenter à volonté, tout au long des 8 semaines de l’étude. À l’issue de cette période, les chercheurs ont comparé les calories absorbées et dépensées : les deux groupes avaient consommé des quantités comparables de nourriture. Les similitudes s’arrêtaient là : en effet, les animaux ne se ressemblaient plus du tout.

Des souris deux fois plus grosses avec du gluten

Le graphique ci-dessous illustre le gain de poids des deux groupes de souris. Le groupe ayant consommé du gluten est représenté en blanc, le groupe sans gluten en noir.

Les souris qui ont suivi le régime avec gluten ont presque grossi deux fois plus que celles qui ont suivi le régime sans gluten.

L’analyse de plusieurs indicateurs biologiques a révélé que l’organisme des souris nourries sans gluten était plus efficace pour décomposer les graisses et les utiliser pour produire de l’énergie.

Il parvenait également mieux à gérer le sucre, les animaux présentaient ainsi un taux de sucre sanguin à jeun abaissé. L’optimisation de ces processus biologiques a contribué à limiter leur prise de poids.

Un état inflammatoire chronique

Les chercheurs ont par ailleurs constaté avec stupéfaction que les souris qui ont mangé du gluten ont vu leurs taux de facteurs de nécrose tumorale (TNF-alpha) et d’interleukines 6 et 10 augmenter fortement. Ces témoins permettent d’affirmer que les souris étaient dans un état inflammatoire latent en consommant du gluten. Il est typiquement retrouvé chez l’homme dans les maladies chroniques : arthrose, maladies cardiaques, obésité, mais aussi dans les maladies auto-immunes.

L’augmentation de la perméabilité intestinale induite par la consommation de gluten est vraisemblablement à l’origine de cet état inflammatoire. Celui-ci est la cause probable des perturbations du métabolisme qui ont conduit ces souris à développer ensuite une obésité.

Face à ces découvertes, les chercheurs ont une conclusion sans appel :

“Nos résultats soutiennent l’effet bénéfique d’un régime sans gluten pour perdre du poids, diminuer l’inflammation et la résistance à l’insuline. Ces données suggèrent qu’un régime sans gluten devrait être testé pour prévenir le développement du diabète et des maladies métaboliques chez l’homme.”

Fabíola Lacerda Pires Soares et al.