Le rapport taille-hanche fait partie des indicateurs anthropométriques qui permettent d’évaluer les caractéristiques morphologiques d’une personne. Il apporte des informations sur le statut nutritionnel et l’état de santé. Un autre indicateur bien connu de cette même catégorie est l’indice de masse corporelle (IMC).

Mode de calcul du rapport taille-hanche

Le rapport taille-hanche est obtenu en divisant le tour de taille par le tour de hanche. Il faut donc disposer de ces deux mesures, en centimètres. Muni d’un mètre ruban, en position debout, il convient de mesurer la circonférence de la zone la plus fine de la taille, située juste au-dessus du nombril. On procède de la même manière au niveau de la partie la plus large des hanches. Ces données sont à entrer dans le calculateur mis à disposition en haut de page.

Interprétation du résultat

Selon l’OMS, le rapport taille-hanche ne doit pas être supérieur à 0,85 pour les femmes et 0,90 pour les hommes. Lorsque ce seuil est dépassé, le risque de complications pour la santé métabolique et cardiovasculaire est considérablement augmenté. En France, selon les données de l’étude nationale nutrition santé  menée en 2006-2007 le rapport taille-hanche moyen est de 0,8 chez les femmes et 0,90 chez les hommes.

Rapport taille-hanche : que nous dit-il de notre santé ?

Le rapport taille-hanche est un bon reflet de la répartition des graisses dans notre organisme. Son élévation témoigne d’une accumulation de tissus graisseux au niveau de la région abdominale. L’aspect général de la silhouette s’apparente à une pomme. Lorsqu’il est plus faible, la silhouette est en forme de poire : la graisse s’établit préférentiellement dans le bas du corps, au niveau des hanches, fesses et cuisses. En fonction de leur localisation dans notre corps, ces réserves d’énergie n’ont pas le même impact sur la santé.

Obésité centrale : une menace sévère sur la santé

Lorsque les graisses s’accumulent au niveau du ventre, elles ne sont pas seulement présentes en région sous-cutanée. Elles se développent en profondeur, entourant les organes de la cavité abdominale. Elles relarguent des substances délétères et entraînent une baisse de la tolérance au glucose, de la sensibilité à l’insuline et à des anomalies dans les lipides sanguins. Elles promeuvent les phénomènes inflammatoires au niveau de la paroi des vaisseaux sanguins, propice au développement de plaques d’athéromes qui entravent la circulation. Ces éléments favorisent l’apparition de maladies cardiovasculaires et du diabète de type 2.

L’influence du rapport taille-hanche sur les maladies cardiovasculaires

Une étude de grande ampleur souligne l’influence du rapport taille-hanche sur le risque d’affection cardiovasculaire (angine de poitrine, crise cardiaque, accident vasculaire cérébral…). Elle a rassemblé les informations recueillies auprès de 250 000 participants. Au sein de ce groupe, 4355 cas de maladie cardiovasculaire ont été rapportés. Les chercheurs ont constaté que pour toute augmentation de 0,01 point du rapport taille-hanche, le risque d’être affecté par ce type de maladies augmente de 5%. Le rapport taille-hanche apparaît être un indicateur plus fiable que l’IMC pour évaluer le risque de crise cardiaque. Les femmes atteintes d’insuffisance cardiaque ont un risque accru de décès lorsque leur rapport taille-hanche est élevé. Réciproquement, celles qui possèdent de larges hanches sont mieux protégées contre le risque maladies cardiovasculaires  en général et de maladie des artères coronaires en particulier.

Un indicateur du risque de décès prématuré, même en l’absence de surpoids

Chez une personne de poids normal, un rapport taille-hanche élevé doit être un signal d’alarme. Des chercheurs américains et tchèques ont en effet montré qu’un homme de corpulence normale (IMC de 22) présentant un rapport taille-hanche élevé a un risque de décès augmenté de 87% par rapport à un homme de même corpulence sans accumulation de graisse au niveau du ventre. Son profil est même plus à risque que celui d’un homme en surpoids ou obèse dont les graisses sont moins centralisées dans l’abdomen.

Un outil pronostic sur la récupération après un accident

Le rapport taille-hanche d’une personne peut également être utilisé pour évaluer son risque de complications après un accident. Une étude menée auprès de 240 patients victimes d’un traumatisme a mis en évidence une survenue plus fréquente d’infections, de dysfonctionnement des reins ou des poumons lorsque le rapport taille-hanche est supérieur à 1. Le taux de mortalité de ce sous-groupe était bien plus élevé que chez ceux présentant un rapport taille-hanche plus bas (24% contre 4%).