Pourquoi le curcuma ne marche pas

Modifié le 15 décembre 2023

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La curcumine fait partie des principes actifs du curcuma

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Le curcuma est un remède populaire en médecine traditionnelle asiatique. De cette épice dorée, la science moderne a extrait des principes actifs, la curcumine notamment, dont elle étudie les propriétés.

Si les études préliminaires offrent des résultats souvent enthousiasmants, les bénéfices réels chez l’Homme sont nettement moins flagrants. Les miracles promis par certains sont loin d’être au rendez-vous.

Ces informations ne sont pas très populaires car l’immense majorité des articles sur la curcuma et la curcumine disponibles sur internet sont en réalité des articles publicitaires (mais qui le cachent aux lecteurs)…

Le curcuma, l’épice dorée venue d’Asie

Planche botanique du Curcuma longa

Le curcuma provient d’une plante originaire d’Asie du Sud-est, Curcuma longa, après réduction en poudre de sa racine souterraine, ou rhizome. Cette épice est appréciée pour ses vertus culinaires, notamment sous la forme de curry, et médicinales dans cette région du monde depuis plusieurs millénaires.

La médecine traditionnelle indienne et chinoise lui prêtent des vertus thérapeutiques contre une grande diversité d’affections. Le curcuma est par exemple utilisé pour soigner les plaies, apaiser les contusions ou les piqûres d’insectes, accélérer la cicatrisation des lésions de varicelle. En usage interne, l’épice est employée pour lutter contre les maladies urologiques, les affections touchant le foie, ou encore comme antiparasite. On lui attribue également des propriétés anticancéreuses.

La curcumine, un des principes actifs du curcuma

L’épice doit sa couleur jaune orangée à la présence d’un pigment, la curcumine. Avec d’autres composés polyphénoliques proches comme la déméthoxycurcumine et la bisdéméthoxycurcumine, elle forme un groupe appelé curcuminoïdes. La curcumine en est la représentante majoritaire, comptant pour  environ 80% de l’ensemble des curcuminoïdes de l’épice. Les curcuminoïdes composent le curcuma à hauteur de 1 à 6% de son poids sec. Ainsi, parler de « curcuma » et de « curcumine » ne revient pas au même : la curcumine ne correspond qu’à une fraction de l’épice.

Représentation 3D d'une molécule de curcumine
La curcumine est l’un des principes actifs du curcuma

Le gingembre (Zingiber officinale), une plante appartenant à la même famille botanique, contient des substances proches des curcuminoïdes, les gingérols.

La curcumine est peu biodisponible

La curcumine possède un point faible : sa faible biodisponibilité, qui résulte de plusieurs caractéristiques. Tout d’abord, cette molécule possède une faible solubilité dans l’eau. Notre tube digestif étant un milieu aqueux, la curcumine s’y dissout difficilement. Elle est de ce fait mal absorbée par les cellules de la paroi intestinale. La curcumine est par ailleurs rapidement métabolisée par notre organisme.

Des réactions de conjugaison inactivent la curcumine

La curcumine subit des réactions de conjugaison au niveau du foie, de l’intestin grêle et des reins. Elles donnent naissance à des métabolites inactifs, la curcumine glucuronide et la curcumine sulfate, rapidement éliminés de l’organisme. Une étude a montré que suite à l’ingestion d’une dose de 10 ou 12g de curcumine par 12 volontaires, un seul présente de la curcumine libre dans son sang. Chez les autres participants, seules ces formes inactives sont détectables.

Des réactions de réduction à l’origine de métabolites faiblement actifs

Métabolisme de la curcumine
Métabolisme de la curcumine

La curcumine subit par ailleurs des réactions de réduction dans l’intestin, assurées par le microbiote. Elles permettent la formation de dihydrocurcumine, de tétrahydrocurcumine, d’hexahydrocurcumine et d’octahydrocurcumine. Ces métabolites possèdent des effets biologiques et sont sur certains aspects plus efficaces que la curcumine elle-même. Ce serait notamment le cas de la tétrahydrocurcumine, comme l’indiquent des spécialistes taïwanais :

« Plusieurs études ont suggéré que la tétrahydrocurcumine présente un plus grand nombre de fonctions biologiques bénéfiques à la santé humaine que la curcumine »

Jia-Ching Wu et al.

Cependant, ces métabolites actifs sont eux aussi rapidement inactivés par conjugaison avec l’acide glucuronique.

La curcumine, un composé naturel miraculeux ?

Mots clés des études sur la curcumine
La curcumine fait l’objet de nombreuses recherches

La structure chimique de la curcumine a été décrite par des chercheurs polonais en 1910. Il faut attendre les années 70 pour voir apparaître les premières études sur ses bénéfices potentiels sur la santé. Depuis, l’intérêt de la communauté scientifique va grandissant.

À ce jour, plus de 18000  publications y ont été consacrées, la moitié publiée après 2014. Miroir de cet enthousiasme, le marché des compléments alimentaires regorge de produits à base de curcumine, plébiscités par un grand nombre d’usagers.

Les prouesses de la curcumine dans les essais en laboratoire

L’engouement pour la curcumine s’explique par ses multiples propriétés. Elle exercerait des effets anti-inflammatoires, antioxydants, chimioprotecteurs, antibactériens, antifongiques, antiviraux, régulateurs du métabolisme, modulateurs de l’immunité, anticancéreux, antidépresseurs… Elle serait capable d’intervenir sur différents mécanismes cellulaires, influençant l’expression des gènes et interagissant avec certaines voies de signalisation.

Les effets les plus puissants de la curcumine ont cependant été mis en évidence lors d’études utilisant de fortes doses, sur des milieux de culture cellulaire ou chez des animaux de laboratoire. La situation se complique en revanche au stade des études chez l’être humain, où les bénéfices de la curcumine apparaissent beaucoup moins nets.

Curcumine et maladie d’Alzheimer : un bilan décevant

La capacité de la curcumine à lutter contre le stress oxydatif et l’inflammation en a fait une candidate intéressante dans le cadre de la lutte contre la maladie d’Alzheimer, où ces phénomènes sont à l’œuvre. Une faible prévalence de cette affection est de plus observée en Inde, où la consommation de curcuma est courante. Les études chez des souris utilisées comme modèle de cette maladie ont semblé confirmer le potentiel neuroprotecteur de la curcumine. Par exemple, les animaux nourris avec une alimentation riche en curcumine présentent moins de plaques amyloïdes dans le cerveau, un des témoins de la maladie, que les animaux non supplémentés.

Les résultats des essais cliniques ont cependant été décevants. Par exemple, l’un d’entre a été mené auprès de 36 personnes souffrant d’une forme légère à modérée de cette affection neurodégénérative. Aucune amélioration de leurs capacités cognitives n’a pu être mise en évidence avec la prise de 2 ou 4 g de curcumine pendant 24 ou 48 semaines. Trois participants ont même quitté l’essai prématurément, car ils toléraient mal ce traitement au niveau digestif.

Une revue de la littérature consacrée à ce sujet a récemment indiqué que les études chez l’Homme dans ce cadre sont limitées et que leurs résultats sont moins probants que ceux recueillis chez l’animal.

Puzzle représentant une tête
Les résultats pour la maladie d’Alzheimer restent décevants

La curcumine contre le cancer : l’obstacle des faibles concentrations

Les études conduites en laboratoire ont montré que la curcumine est capable de détruire les cellules cancéreuses. Il faut cependant pour cela qu’elle soit appliquée à des concentrations élevées, pendant plusieurs heures. De telles conditions ne peuvent être atteintes dans l’organisme après la prise de curcumine par voie orale, en raison de sa faible biodisponibilité.

Une faible concentration de curcumine après une supplémentation orale

Lors d’un essai clinique de phase II mené auprès de patients souffrant d’un cancer du pancréas à un stade avancé, 8g de curcuminoïdes (dont 90% de curcumine) ont été administrés chaque jour pendant au moins 8 semaines. Le traitement se poursuivait chez ceux dont la maladie était stabilisée. Malgré ce fort dosage, la concentration sanguine en curcumine des participants n’a atteint que 22 à 41 ng/mL. Or pour bénéficier de son effet antiprolifératif, des quantités de l’ordre du microgramme, soit 1000 fois plus élevées que le nanogramme, sont requises.

Malgré cela, un effet positif a été observé lors de cette étude, pour 2 cas sur les 21 participants. Les effets se sont avérés très transitoires pour l’un de ces deux patients, et plus durable pour l’autre. On peut suspecter l’influence d’un autre facteur pour ce cas isolé qui fait figure d’exception, et il est dès lors difficile de conclure en faveur de la curcumine.

Les bénéfices incertains de la curcumine contre les cancers digestifs

Couverture de la revue Clinical Cancer Research

Des concentrations plus importantes de curcumine peuvent être observées dans le tube digestif par rapport au reste de l’organisme. Elles ne se maintiennent cependant pas dans la durée en raison de la rapide métabolisation de la curcumine. Son intérêt semble ainsi limité même pour les cancers de la sphère digestive.

Une étude publiée dans Clinical Cancer Research a porté sur l’effet de la curcumine sur des patients atteints de cancer colorectal avancé. L’un des indicateurs ciblés par cette étude était défini par une réduction de la taille des lésions de moitié et l’absence de développement de nouvelles lésions. L’administration de 3,6g de curcumine jusqu’à 4 mois n’a pas permis d’atteindre cet objectif.

Des résultats d’études manipulés

L’enthousiasme pour le potentiel anti-cancéreux de la curcumine avait également été douché après l’annonce du retrait de plusieurs travaux aux résultats particulièrement impressionnants. Le Pr Bharat Aggarwal de l’université du Texas (États-Unis) avait en effet truqué les données de ses études pour les rendre plus probantes.

Des bénéfices possibles pour réduire les effets indésirables des traitements

Certaines données suggèrent tout de même que la curcumine pourrait soulager les effets secondaires des traitements de radiothérapie et de chimiothérapies, améliorant ainsi la qualité de vie des patients. Les recherches se poursuivent pour déterminer si ce composé naturel est en mesure d’améliorer l’efficacité des prises en charge classiques contre le cancer. À ce jour, les données disponibles sont insuffisantes pour intégrer ce composé au parcours de soin standard.

Certaines invitent par ailleurs à la prudence. En effet, la curcumine est susceptible de réduire l’efficacité des médicaments de chimiothérapie dans certains cas. Ceux-ci entraînent la mort des cellules cancéreuses en générant des radicaux libres, un mécanisme contré par la curcumine.

Radiothérapie pour le traitement du cancer du sein
Les traitements contre le cancer, comme la radiothérapie, entrainent des effets secondaires

La curcumine est-elle vraiment efficace contre l’inflammation ?

La curcumine est réputée pour ses propriétés anti-inflammatoires, qui lui valent d’être utilisée par des personnes souffrant de diverses maladies à composante inflammatoire. Pourtant, les preuves d’efficacité chez l’être humain sont là encore plutôt minces.

Des résultats inconstants sur les MICI

Une méta-analyse récente a porté sur ses effets dans le contexte des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Sur pas moins de 989 essais cliniques publiés, seuls 11 ont retenu l’attention des auteurs de cette étude. Ils ont encore éliminé 5 d’entre eux, jugés biaisés.

Selon la compilation des données des 6 essais randomisés contrôlés restants, la curcumine pourrait être efficace pour maintenir une phase de rémission dans le cadre de la colite ulcéreuse, lorsqu’elle est combinée aux traitements classiques. En revanche, ils n’ont pas pu conclure favorablement pour la maladie de Crohn, en raison de l’absence d’éléments de preuves solides.

Curcumine et inflammation des articulations : un niveau de preuve insuffisant

Une analyse s’est intéressée aux effets de la curcumine en cas d’arthrite, s’appuyant sur 8 essais cliniques. Elle indique que la prise d’une dose de 1000mg par jour pourrait apporter des bénéfices aux patients. Cependant, les auteurs pointent du doigt le faible nombre d’études disponibles et de patients inclus, ainsi qu’une qualité parfois discutable et précisent qu’il n’est pas possible de tirer de conclusion définitive.

La curcumine n’atténue pas les niveaux d’inflammation postopératoire

Couverture CMAJ Vol. 190, Issue 43 29 Oct 2018

Un essai clinique bien ficelé, de grande ampleur, module encore l’importance des effets anti-inflammatoires de la curcumine chez l’Homme. Il a été mené auprès de 600 personnes ayant bénéficié d’une intervention chirurgicale pour prendre en charge un anévrisme aortique abdominal, sans rupture. Une partie du groupe a reçu 4000mg de curcumine deux jours avant l’opération, 6000mg le jour même puis 2000mg le jour suivant. Les autres participants ont reçu un placebo.

Le taux des marqueurs reflétant le niveau d’inflammation dans l’organisme a été analysé dans le sang et les urines pendant quelques jours après l’opération. Aucune différence n’a été constatée à ce niveau entre le groupe traité à la curcumine et le groupe placebo.

Une efficacité au mieux modeste contre les courbatures chez les non sportifs

Les bienfaits potentiels de la curcumine ont été évalués sur les courbatures consécutives à la pratique sportive. Les différents essais cliniques ayant donné des résultats parfois contradictoires, un groupe de recherche s’est attaché à les examiner. Ils ont retenu neuf études, menées auprès de jeunes gens en bonne santé, principalement des hommes, sportifs ou non.

L’analyse a montré que la supplémentation en curcumine réduit dans une faible mesure le niveau de créatine kinase, un marqueur des dommages musculaires. Cette diminution est pourtant probablement trop modeste pour être parlante. Elle atteint 49 unités par litre alors que le niveau de créatine kinase atteint 2000 unités par litre après un entraînement de résistance, parfois bien plus.

Phytotherapy Research Volume 35, Issue 4

La curcumine aurait un effet faible à modéré sur les courbatures, principalement chez les personnes non sportives et après un entraînement de résistance. Ces conclusions sont à considérer avec beaucoup de précaution dans la mesure où 75 % des études incluses présentaient un risque de biais peu clair ou élevé, dans 4 des 7 critères retenus pour l’évaluer.

Les résultats des études conduites chez l’Homme ont donc tendance à montrer une absence de bénéfices de la curcumine ou au mieux des bénéfices très modestes, qui restent souvent à confirmer par des recherches au protocole expérimental de qualité.

Comment expliquer la différence observées en laboratoire et dans la vie réelle ?

Il est surprenant de constater que la curcumine donne de bons résultats dans les essais en laboratoire et chez l’animal, mais exerce des effets cliniques limités chez l’être humain.

Des réactions de conjugaison exacerbées chez l’Homme par rapport aux rongeurs

Une des explications pourrait être liée à une différence de physiologie entre les rongeurs, animaux généralement utilisés lors des expériences, et l’Homme. Les réactions de conjugaison, qui transforment la curcumine en métabolites inactifs, sont en effet plus intenses chez l’être humain, de 4 à 16 fois plus actives que chez les rongeurs.

Souris de laboratoire
Le métabolisme de la curcumine est beaucoup plus lent chez les rongeurs que chez l’humain

La curcumine leurre les méthodes d’analyses

Un groupe de recherche américain a par ailleurs apporté un autre éclairage dans une mini-perspective publiée dans la revue scientifique Journal of Medicinal Chemistry. Ils expliquent que les curcuminoïdes appartiennent à un groupe particulier de composés appelés PAINS, un sigle désignant des « composés interférant avec les essais ». Ces substances interfèrent avec les méthodes d’analyse elles-mêmes et entraînent l’apparition de résultats faux-positifs. Elles ont tendance à réagir avec de multiples sources plutôt que de se focaliser sur une cible précise. Les études préliminaires en laboratoire donnent ainsi des résultats remarquables, qui ne se transposent pas au stade des études cliniques chez l’Homme.

La curcumine possède toutes les caractéristiques de ce type de molécules. Elle modifie par exemple la structure des protéines, elle fixe les métaux et possède une autofluorescence. Ces éléments peuvent induire en erreur les tests réalisés pour évaluer ses effets biologiques. Les chercheurs n’hésitent pas à recourir à une métaphore peu flatteuse pour décrire la curcumine : 

« La curcumine se caractérise donc mieux comme un missile qui explose continuellement sur la rampe de lancement, n’atteignant jamais (…) ses cibles. »

Kathryn M. Nelson et al.
Schéma qui illustre le fonctionne des composés PAINS
La curcumine serait un PAINS, un composé qui interagit de façon non spécifique avec de multiples cibles et induit les méthodes d’analyse en erreur – crédit Bcary , CC BY-SA 4.0

Un marché colossal au regard d’une efficacité douteuse

L’équipe estime qu’aucun essai clinique solide n’existe à ce jour pour justifier l’usage de la curcumine. Elle souligne que les Américains dépensent pourtant environ 20 millions de dollars chaque année en compléments alimentaires de curcumine. Depuis 1995, ce sont plus de 150 millions de dollars de fonds publics qui ont été alloués aux travaux de recherche sur le curcuma, de façon directe ou indirecte.

Compléments alimentaires de curcumine : la quête de la biodisponibilité augmentée

Face à la faible biodisponibilité de la curcumine, de nombreux procédés ont été mis en œuvre pour créer des produits plus facilement assimilables par l’organisme.

Ajouter des lipides pour améliorer la biodisponibilité de la curcumine

La curcumine étant soluble dans les graisses, la consommer en même temps que des matières grasses est une première approche pour augmenter son absorption. En Asie du Sud, le curcuma est souvent consommé avec du ghee (du beurre clarifié), du lait animal ou de coco.

Dans certains compléments alimentaires, la biodisponibilité de la curcumine est ainsi améliorée par un simple ajout de lipides. Par exemple, l’adjonction d’huile essentielle de curcuma permet de l’augmenter d’environ 7 fois.

Pot de ghee et curcuma
Comme les autres matières grasses, le ghee augmente la biodisponibilité de la curcumine

Des solutions bien plus techniques ont aussi été développées : micelles, particules lipidiques solides, nanoparticules, phospholipides, liposomes… Elles facilitent la pénétration de la curcumine au niveau de l’intestin grêle et préviennent sa dégradation au niveau du système digestif. Elles requièrent pour certaines l’usage d’additifs controversés, qu’il est préférable d’éviter.

Le prix à payer pour améliorer la disponibilité de la curcumine

Un additif, le polysorbate 80 (E433), est utilisé pour obtenir des micelles de curcuma. Il s’agit d’un émulsifiant, largement employé dans l’industrie agroalimentaire. Une étude menée chez l’animal a montré que l’administration de doses relativement faibles de polysorbate 80 génère une inflammation à bas bruit et favorise la survenue de trouble du métabolisme et de l’obésité. Ce type d’additifs perturbe la composition du microbiote intestinal, à l’origine des effets délétères constatés. Le polysorbate 80 augmente également la perméabilité intestinale, ce qui peut favoriser l’apparition des maladies auto-immunes.

La pipérine altère la perméabilité intestinale

Certains compléments alimentaires peuvent sembler plus naturels grâce à l’usage d’un composé extrait du poivre, la pipérine. L’ajout de 20mg de cet alcaloïde à 2g de curcumine augmente sa biodisponibilité de 2000%. Cette formulation a par exemple montré son efficacité pour combattre les douleurs liées à l’arthrose du genou et améliorer le fonctionnement de l’articulation. L’origine végétale de la pipérine ne la rend pourtant pas inoffensive. Elle augmente en effet elle aussi la perméabilité intestinale. De plus, elle est une inhibitrice potentielle du métabolisme de certains médicaments.

Curcuma et poivre noir
Issue du poivre, la pipérine augmente la biodisponibilité de la curcumine

Lécithine de soja et gélatine animale

Certains compléments alimentaires de curcumine contiennent de la lécithine de soja. Si cet émulsifiant est généralement considéré comme sans risque, il existe certaines limites. Son procédé d’extraction requiert l’utilisation de solvants, qui pourraient contaminer le produit final. Elle peut également être issue de soja OGM.

La lécithine de soja ne contient que très peu, voire pas du tout, de protéines de soja et ne devrait pas déclencher de réactions chez les consommateurs allergiques. Pour les personnes très sensibles, la prudence est toute de même de mise.

Certaines formulations peuvent en outre contenir de la gélatine animale. Il est préférable de les éviter, dans la mesure où elle provient généralement des déchets des élevages industriels.

Effets secondaires de la curcumine en supplément

Les suppléments alimentaires sont fortement concentrés en curcumine par rapport au curcuma qu’on utilise en cuisine, des effets secondaires inattendus sont ainsi possibles. Des dizaines de personnes ont par exemple développé de graves problèmes de foie en Italie et en Belgique, nécessitant pour certains une admission en soins intensifs.

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