Reflux gastrique

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est une maladie digestive chronique. Elle est caractérisée par la remontée fréquente du contenu de l’estomac, très acide en raison de la présence d’acide chlorhydrique produit par les glandes gastriques, vers l’œsophage et parfois jusqu’à l’arrière bouche.
Il est fréquent chez les nourrissons, chez qui les muscles qui contrôlent la fermeture du cardia, l’orifice d’entrée de l’estomac, sont encore immatures. On estime que 6 % de la population adulte de moins de 50 ans est concernée par un RGO fréquent, 10 % au-delà de 50 ans.
Le reflux gastro-œsophagien provoque une sensation de brûlure (ou pyrosis) au niveau du thorax, le plus souvent après le repas (douleurs post-prandiales) et des régurgitations d’aliments ou d’acide.
Certains symptômes plus atypiques peuvent également être présents comme une toux chronique ou des problèmes ORL (laryngite, pharyngite…).
Le RGO est favorisé par l’obésité et le surpoids, la présence d’une hernie hiatale, la prise de certains médicaments, la grossesse… Certains aliments (épices, vin, chocolat noir, friture, céréales contenant du gluten, produits laitiers…) peuvent accentuer les symptômes et sont donc à éviter.
Plusieurs complications peuvent survenir en cas de RGO, notamment l’œsophagite (inflammation de la muqueuse de l’œsophage) ou la sténose peptique (rétrécissement de la partie inférieure de l’œsophage). Il peut également provoquer des modifications de la muqueuse propices au développement du cancer de l’œsophage (adénocarcinome) : on parle d’œsophage de Barret. Le risque de développer un cancer en cas de RGO est cependant très faible. Ces complications se manifestent souvent par une dysphagie (une difficulté pour avaler), des vomissements, une perte de poids…
Pour diagnostiquer un RGO, les symptômes décrits par le patient sont en général suffisamment évocateurs. Le médecin peut cependant prescrire un examen complémentaire d’endoscopie en cas de signes inhabituels, la gastroscopie. Elle peut être complétée par une pH-métrie, qui évalue le degré d’acidité de l’œsophage. Une pH-impédancemétrie peut quant à elle détecter un reflux gastrique peu ou pas acide en cas de d’hypochlorhydrie ou d’achlorhydrie.
Dans la plupart des cas, le reflux gastro-œsophagien est traité à l’aide de médicaments antiacides. Il s’agit principalement des inhibiteurs de la pompe à protons ou IPP : oméprazole (Mopral®, Zoltum®), pantoprazole (Eupantol®, Inipomp®), l’ésoméprazole (Inexium®), lansoprazole (Lanzor®, Ogast®, Ogastoro®) et rabéprazole (Pariet®). Ils provoquent une diminution de la sécrétion d’acide au niveau de l’estomac et certains sont disponibles en pharmacie sans ordonnance. Ils sont utilisés en cas de RGO mais aussi pour prévenir les dommages gastriques liés à la prise d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et en cas d’infection par la bactérie Helicobacter pylori, responsable d’ulcères d’estomac. Ils peuvent provoquer des effets indésirables sévères. Les alternatives naturelles sont ainsi à privilégier : mélatonine, bicarbonate de soude, gel d’Aloe vera etc.
Dans de très rares cas, une intervention chirurgicale est pratiquée. L’opération consiste alors à recouvrir l’extrémité de l’œsophage par la partie supérieure de l’estomac, une procédure appelée fundoplicature de Nissen.