Supplémentation en vitamine D : évitez le ZYMADUO !
Modifié le 10 septembre 2024
Temps de lecture : 3 minutes
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Alors que l’on recommande de plus en plus la supplémentation en vitamine D chez les adultes, elle est également essentielle pour les enfants. Ces derniers, en particulier les nourrissons, sont très peu exposés au soleil et le risque de carence est réel. Or, à cet âge, un déficit en vitamine D peut avoir des conséquences graves, notamment des troubles du métabolisme calcique pouvant entraîner des arythmies cardiaques, voire être fatal.
Pourquoi faut-il donner de la vitamine D aux nourrissons ?
Dans la mesure où les enfants sont généralement tenus à l’écart du soleil, vous pourriez penser qu’une supplémentation en vitamine D est tout à fait logique. Pourtant, ce n’est pas vraiment le cas. La nature est bien faite et si l’humanité a réussi à survivre jusqu’ici sans complément alimentaire de vitamine D, c’est pour une raison très simple : le lait maternel est naturellement riche en ce micronutriment.
Ou plutôt “était”, car les déficits en vitamine D sont courants, ils affectent plus de 80% des Français d’après l’Institut national de veille sanitaire et n’épargnent pas les femmes enceintes et allaitantes. Dans ces circonstances, le lait ne permet pas de couvrir les besoins du bébé. Il est alors indispensable de le supplémenter directement.
Les raisons de la prescription du ZYMADUO

La plupart des dentifrices contiennent du fluor, y compris ceux destinés aux enfants.
Le ZYMADUO est un médicament cher aux pédiatres pour une bonne raison : il apporte à la fois de la vitamine D et du fluor. Le fluor est un oligoélément qui se fixe dans certains tissus comme les os et les dents. Il se lie au calcium pour former du calcium fluorinate, un composé censé protéger les dents contre les caries, raison pour laquelle on en retrouve dans de nombreux dentifrices. Nos autorités sanitaires ont évalué l’intérêt du fluor pour la santé pour la dernière fois en 2008.
C’est l’Afssaps qui s’était chargée de ce travail (aujourd’hui intégrée à l’ANSM) et ses conclusions étaient très claires : dès l’âge de 6 mois, tous les enfants doivent recevoir du fluor à une dose maximale de 500 ppm. Cette dose doit être doublée ou triplée à partir de 6 ans.
L’Afssaps précisait néanmoins de faire attention aux apports journaliers en fluor, car ce dernier est rapidement toxique. En cas d’excès, il peut en effet provoquer une maladie appelée fluorose. Dans ce cas, au lieu de protéger les dents et les os, le fluor favorise la survenue de caries dentaires, de tâches blanches sur les dents et d’ostéoporose. On parle respectivement de fluorose dentaire et osseuse. Une surexposition au fluor peut également entraîner des douleurs d’estomac, des vomissements, des crises d’épilepsie et parfois une hypocalcémie.
D’incompréhensibles recommandations sur le fluor
Ce qui est moins connu, c’est que le bénéfice réel du fluor pour la santé dentaire est très contesté, et ce par les plus grands experts ! Fin 2011, les chercheurs indépendants du très réputé groupe Cochrane ont passé en revue les études sur l’efficacité et la sécurité du fluor pour la santé bucco-dentaire des enfants. Après avoir examiné l’ensemble des études et éliminé celles qui manquaient de rigueur scientifique, les chercheurs ont constaté une réduction de 24% des trous et surfaces dentaires manquantes avec une supplémentation en fluor sur les dents définitives. Cela pourrait se traduire par un risque légèrement plus faible de caries. En revanche, sur les dents de lait, aucun bénéfice ne peut être tiré. Les auteurs ajoutent que, de plus, la sécurité des suppléments de fluor est mal évaluée. Ces résultats ont été repris par des chercheurs dans la revue médicale non moins réputée Nature.
Ces résultats signifient que nous donnons à nos enfants du fluor inutilement pendant 10 à 12 ans, période à laquelle les dents définitives apparaissent, et qu’en plus nous risquons de mettre leur santé en danger. À tel point qu’aux États-Unis, la FDA (équivalent de l’ANSM) demande aux professionnels de santé de leur rapporter tout cas d’effets secondaires liés au fluor, y compris la fluorose dentaire.
Les dangers du ZYMADUO
Le ZYMADUO contient une longue liste d’excipients : P-hydroxybenzoate de méthyle sodique, P-hydroxybenzoate de propyle sodique, Poloxamère 407, huile de ricin, saccharine sodique… Ces substances, utilisées pour conserver le produit, lui apporter du goût et favoriser son absorption, sont globalement inutiles. Ils sont d’ailleurs absents de la version classique du ZYMAD. Ils sont objectivement peu dangereux pour la santé, le plus douteux étant la saccharine, un vieil édulcorant interdit au Canada depuis 1977. Mais pourquoi faire avaler à un enfant des substances chimiques qui ne présentent aucun intérêt ?
Quelle dose de vitamine D pour les enfants ?
Comme pour les adultes, les doses de vitamine D recommandées pour les enfants sont trop faibles en France, d’après les chercheurs spécialistes de la vitamine D.
Pour les enfants de 0 à 18 ans, elles sont désormais fixées entre 400 et 800UI en l’absence de facteur de risque, et entre 800 et 1600UI dans des situations spécifiques (obésité, peau noire, absence d’exposition au soleil).
Pour les bébés, il est préférable de privilégier les formules en gouttes, à administrer à la petite cuillère plutôt qu’à la pipette, afin d’éviter tout risque de fausse route.
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