Les effets secondaires de l’ashwagandha en complément alimentaire

L’ashwagandha, connue scientifiquement sous le nom de Withania somnifera, est une plante médicinale majeure dans l’Ayurveda, le système de médecine traditionnelle de l’Inde. Depuis des millénaires, elle est utilisée pour ses propriétés adaptogènes, aidant le corps à gérer le stress. Outre ses effets sur le stress et l’anxiété, l’ashwagandha offre de multiples bienfaits pour la santé notamment pour la peau et les cheveux, l’amélioration des performances cognitives. Certaines marques comme Nutrimuscle, Nutripure, Nutrixeal ou Sunday Natural vendent des compléments à base d’ashwagandha.

Toutefois, peu d’informations sont disponibles sur ses potentiels effets secondaires ou interactions avec les médicaments.

Effets secondaires et contre-indications

Bien que l’ashwagandha soit considérée comme sûre pour la plupart des adultes lorsqu’elle est prise dans les doses recommandées, certains effets secondaires peuvent survenir, notamment des troubles gastro-intestinaux mineurs tels que la diarrhée et les vomissements, la somnolence, et dans de rares cas, des réactions allergiques.

Les contre-indications incluent les situations suivantes :

La grossesse et l’allaitement

L’utilisation de l’ashwagandha pendant la grossesse et l’allaitement nécessite une considération spéciale en raison de l’absence de données suffisantes sur sa sécurité dans ces conditions. Les principes actifs de l’ashwagandha peuvent traverser la barrière placentaire ou être excrétés dans le lait maternel, ce qui soulève des préoccupations quant à l’impact potentiel sur le développement fœtal ou la santé du nourrisson.

Les études sur les animaux ont indiqué des effets potentiellement négatifs sur le développement embryonnaire, bien que les données sur les humains restent limitées. La prudence est d’autant plus justifiée que les effets sur l’équilibre hormonal induits par l’ashwagandha peuvent affecter la grossesse. L’absence de recherches cliniques approfondies sur les femmes enceintes signifie que les risques potentiels pour le fœtus ne sont pas bien compris, ce qui conduit à une recommandation générale d’éviter son usage pendant cette période.

En ce qui concerne l’allaitement, les informations disponibles sur la sécurité de l’ashwagandha sont également insuffisantes. Les composés actifs de l’herbe pourraient être transférés au nourrisson par le lait maternel, avec des conséquences inconnues sur la santé et le développement de l’enfant. En l’absence d’études confirmant l’innocuité de l’ashwagandha pendant l’allaitement, la prudence recommande d’éviter son utilisation.

Les jours précédents une intervention chirurgicale

L’utilisation de l’ashwagandha avant une intervention chirurgicale nécessite une attention particulière en raison de ses effets potentiels sur le système cardiovasculaire, le système nerveux, ainsi que sur la coagulation sanguine. Voici pourquoi il est conseillé de suspendre la prise d’ashwagandha avant une opération chirurgicale :

• Effets sur la pression artérielle : Comme l’ashwagandha peut agir sur le système cardiovasculaire, potentiellement en abaissant la pression artérielle chez certains individus, son utilisation avant une chirurgie pourrait interférer avec la gestion de la pression artérielle pendant l’opération. La stabilité hémodynamique est cruciale pendant une intervention chirurgicale, et toute fluctuation inattendue de la pression artérielle peut présenter des défis supplémentaires pour l’équipe chirurgicale.
• Interactions avec les anesthésiques et autres médicaments periopératoires : L’ashwagandha peut interagir avec les médicaments utilisés pendant la chirurgie, y compris les anesthésiques et les sédatifs, potentiellement en augmentant leur effet. Cela pourrait rendre plus difficile le contrôle de la sédation et de la douleur pendant et après la chirurgie. De plus, puisque l’ashwagandha peut affecter le métabolisme des médicaments, il existe un risque d’interactions imprévues avec d’autres médicaments administrés autour de la période de l’opération.

Interaction avec les médicaments

L’Ashwagandha est une plante médicinale appréciée pour ses nombreux bienfaits sur la santé, mais elle peut interagir avec certains médicaments, modifiant leur efficacité ou exacerbant leurs effets secondaires. Voici un aperçu des principales catégories de médicaments avec lesquels l’Ashwagandha pourrait potentiellement interagir :

Les sédatifs comme la benzodiazépine, les barbituriques et certaines somnifères

L’interaction entre l’ashwagandha et les sédatifs, incluant les benzodiazépines, les barbituriques et d’autres somnifères, soulève des considérations importantes en raison des propriétés calmantes et anxiolytiques de l’ashwagandha. Cette plante médicinale est traditionnellement utilisée pour ses effets réducteurs de stress et améliorateurs du sommeil, attribuables à sa capacité à moduler les voies neurochimiques, notamment en renforçant l’activité du neurotransmetteur inhibiteur GABA (acide gamma-aminobutyrique). La prise concomitante d’ashwagandha avec des médicaments sédatifs, qui exercent également leurs effets en facilitant l’activité du GABA ou en déprimant le système nerveux central, peut potentiellement amplifier l’effet sédatif global. Cela pourrait augmenter le risque de sédation excessive, de somnolence, de difficultés de concentration, ou même d’effets respiratoires dépressifs chez certains individus.

Les ADO ou les antidiabétiques oraux

L’ashwagandha est reconnue pour ses propriétés adaptogènes et son potentiel à influencer positivement plusieurs aspects de la santé, y compris le métabolisme du glucose, ce qui la rend pertinente pour les personnes souffrant de diabète. Les études précliniques suggèrent que l’ashwagandha peut aider à réduire les niveaux de glucose sanguin, attribuable à sa capacité à améliorer la sensibilité à l’insuline et à promouvoir une utilisation efficace du glucose par les cellules. Cependant, cette action hypoglycémiante peut interagir avec les médicaments anti-diabétiques oraux, tels que la metformine ou les sulfonylurées, qui sont conçus pour contrôler la glycémie. L’utilisation concomitante d’ashwagandha avec ces médicaments pourrait potentiellement entraîner une hypoglycémie, une condition où la glycémie tombe à un niveau dangereusement bas.

Les médicaments contre l’hypertension

L’interaction entre l’ashwagandha et les médicaments contre l’hypertension nécessite une attention particulière en raison des effets potentiels de l’ashwagandha sur la régulation de la pression artérielle. L’ashwagandha est connue pour ses propriétés adaptogènes, incluant la capacité à influencer les systèmes cardiovasculaires et endocriniens, ce qui peut indirectement affecter la pression artérielle. Bien que les recherches soient encore en cours pour comprendre pleinement son mécanisme d’action, certaines études suggèrent que l’ashwagandha comme d’autres plantes peut exercer un effet hypotenseur, en partie grâce à sa capacité à réduire le stress et l’anxiété, qui sont des facteurs contribuant à l’hypertension. L’utilisation conjointe de l’ashwagandha avec des médicaments antihypertenseurs, tels que les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA), les bêta-bloquants, ou les diurétiques, pourrait potentiellement accentuer l’effet de réduction de la pression artérielle. Cela peut entraîner une hypotension, c’est-à-dire une baisse de la pression artérielle en dessous des niveaux normaux, ce qui peut causer des symptômes tels que des étourdissements, de la fatigue, des nausées, ou même un risque accru de chutes chez certains individus, surtout chez les personnes âgées ou celles avec des conditions cardiovasculaires sous-jacentes.

Les immunosuppresseurs

L’interaction entre l’ashwagandha et les immunosuppresseurs mérite une attention particulière en raison des propriétés immunomodulatrices potentielles de l’ashwagandha. Cette plante est traditionnellement utilisée pour ses bienfaits sur le renforcement du système immunitaire, grâce à sa capacité à augmenter la production de cellules immunitaires et à améliorer la réponse immunitaire globale. Cependant, pour les personnes prenant des immunosuppresseurs, souvent prescrits après une transplantation d’organe pour prévenir le rejet de l’organe transplanté, ou pour traiter certaines maladies auto-immunes, l’utilisation de l’ashwagandha pourrait présenter des risques.

Les immunosuppresseurs agissent en réduisant l’activité du système immunitaire pour empêcher le corps d’attaquer l’organe transplanté ou de réagir excessivement à ses propres cellules dans le cas de maladies auto-immunes. L’introduction de l’ashwagandha, avec ses effets stimulants sur le système immunitaire, pourrait potentiellement contrebalancer l’effet des médicaments immunosuppresseurs, augmentant ainsi le risque de rejet de greffe ou d’exacerbation des symptômes auto-immunes.

Les médicaments pour la thyroïde

L’interaction entre l’ashwagandha et les médicaments utilisés pour traiter l’hyperthyroïdie nécessite une analyse prudente en raison des effets potentiels de l’ashwagandha sur la fonction thyroïdienne. L’ashwagandha est reconnue pour ses propriétés adaptogènes, y compris la capacité à influencer les niveaux d’hormones dans le corps, ce qui peut avoir un impact sur la fonction thyroïdienne.

Des recherches préliminaires suggèrent que l’ashwagandha peut augmenter la sécrétion d’hormones thyroïdiennes, notamment la thyroxine (T4) et éventuellement la triiodothyronine (T3), ce qui est bénéfique dans les cas d’hypothyroïdie ou de faible activité thyroïdienne. Cependant, pour les individus souffrant d’hyperthyroïdie, une condition caractérisée par une production excessive d’hormones thyroïdiennes, l’ajout d’un supplément qui pourrait potentiellement augmenter davantage les niveaux d’hormones thyroïdiennes soulève des préoccupations.

Les médicaments hyperthyroïdiens, tels que le méthimazole ou le propylthiouracile, sont prescrits pour réduire l’activité de la glande thyroïde et diminuer la production d’hormones thyroïdiennes. L’utilisation concomitante de l’ashwagandha, si elle augmente effectivement la production d’hormones thyroïdiennes, pourrait interférer avec l’action de ces médicaments, rendant le traitement de l’hyperthyroïdie moins efficace. Cela pourrait entraîner une gestion insuffisante de l’hyperthyroïdie, avec des risques accrus de symptômes tels que la tachycardie, la perte de poids, l’insomnie et d’autres complications.

Conclusion

Bien que l’ashwagandha soit considéré comme sûr pour la plupart des gens lorsqu’il est utilisé de manière appropriée, il est important d’être conscient de ses potentiels effets secondaires et interactions médicamenteuses. Comme pour tout supplément, l’approche la plus prudente consiste à commencer avec de faibles doses et à augmenter progressivement, tout en surveillant les réponses du corps.