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Depuis toujours la recherche s’est attachée à déterminer l’influence de la génétique sur la santé et les comportements. En ce qui concerne l’obésité, on sait environ depuis 10 ans que certains gènes ont un lien avec le surpoids : les gènes NEGR1, TMEM18, BDNF, FTO, MC4R et KCTD15. Autrement dit, on a constaté que les personnes qui possédaient certaines variantes de ces gènes avaient plus de risques de devenir obèses que les autres. Aujourd’hui de nouveaux travaux montrent que ce lien n’est pas fixé : aucun de ces gènes ne rend obèse…
L’alimentation influence l’expression des gènes de l’obésité
Dans une nouvelle étude qui a porté sur plus de 36 000 adultes de différentes origines avec un recul d’environ 25 ans, une équipe internationale de chercheurs a montré que l’association entre les gènes de l’obésité et le risque d’obésité n’était pas toujours positive : elle dépend de l’alimentation des individus.
Ainsi, parmi les personnes qui portent un gène de prédisposition à l’obésité, seuls ceux qui ont une alimentation riche en graisses, et en particulier en graisses saturées, deviennent obèses. Autrement dit : l’alimentation influence les gènes.
Cet aspect des choses est encore mal connu et on se plaît plutôt à dire communément que l’obésité est génétique. Pourtant ces recherches en confirment des dizaines d’autres plus anciennes.
Sodas et fritures exacerbent les prédispositions génétiques

En 2012 des chercheurs de Harvard ont ainsi montré que plus on consomme de sodas, plus les gènes de l’obésité s’activent et contribuent au surpoids.
Une consommation quotidienne de sodas multiplierait le risque d’obésité par 5.
Début 2014, une étude publiée dans la revue médicale prestigieuse British Medical Journal mettait en évidence que la consommation d’aliments frits stimulent l’activité des gènes de l’obésité, indépendamment du nombre de calories consommées. Le fait de manger des fritures une à trois fois par semaine seulement augmente le risque d’obésité de 60% et en manger quatre fois ou plus augmente le risque de 120% !

Impact des gènes sur l’IMC selon le niveau de consommation de friture, dans trois échantillons de population (NHS, HPFS, WGHS) et de façon combinée.
L’activité physique aussi semble influencer ces gènes : une heure de marche quotidienne réduit l’influence génétique de l’obésité à hauteur de 50%. Inversement, être sédentaire et regarder la télévision 4 heures par jour augmente cette influence de 50%.
Les critères prédictifs de l’obésité
En 2012, une équipe de chercheurs internationaux a mis au point une liste permettant de prédire avec une efficacité élevée (environ 85%) le risque qu’un nouveau-né devienne obèse.
Les 6 éléments déterminants sont les suivants :
- l’indice de masse corporelle (IMC) des parents ;
- le poids de l’enfant à la naissance ;
- le gain de poids de la mère pendant la grossesse ;
- le nombre de personnes qui vivent avec l’enfant ;
- la catégorie socio-professionnelle de la mère ;
- le tabagisme pendant la grossesse.

Concernant l’influence de l’IMC corporel parental, une étude parue en juin 2024 l’illustre avec force. Menée auprès de plus de 1,3 million de personnes, elle a montré que les enfants dont les parents étaient obèses à l’âge de 17 ans avaient une probabilité très élevée de l’être au même âge. Elle atteignait 77 %, alors qu’elle n’était que de 15% lorsque les deux parents avaient un poids santé.
Tous ces facteurs sont connus de longue date pour avoir un lien direct ou indirect avec l’alimentation et ce lien n’est PAS génétique.
Une transmission générationnelle liée aux habitudes alimentaires familiales
Par exemple, si un couple est en surpoids ou obèse, leurs enfants ont un fort risque de le devenir aussi. Non pas à cause d’un gène qui serait transmis, mais plutôt parce qu’un enfant mange toujours comme le lui imposent ses parents !
En avril 2014, des chercheurs américains ont montré que la manière dont les parents se servent à manger prédit fidèlement la portion de nourriture donnée à leurs enfants. Ainsi, les parents qui mangent beaucoup servent plus généreusement leur progéniture, favorisant une prise de poids insidieuse dès l’enfance. Et de telles habitudes perdurent en général très longtemps.
L’obésité et le surpoids n’obéissent donc à aucune fatalité.
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