Probiotiques

Par définition, les probiotiques sont des micro-organismes vivants bénéfiques pour la santé. Présents dans les aliments fermentés (yaourt, fromage, kefir, choucroute, kombucha…), ils existent aussi sous forme de compléments alimentaires visant à rééquilibrer le microbiote. L’histoire des probiotiques trouve son origine dans l’apparition du lait fermenté il y a plus de 10.000 ans. Au début du 20e siècle, le chercheur russe Elie Metchnikoff (prix Nobel de médecine en 1908) cherchait le secret de la longévité des bulgares. Il est arrivé à la conclusion qu’elle était liée à la consommation de yaourt contenant des bactéries lactiques bénéfiques à la santé gastro-intestinale. 

Les probiotiques disponibles en compléments alimentaires contiennent généralement des mélanges de souches, avec :

  • des lactobacilles: Lactobacillus casei, Lactobacillus rhamnosus, Lactobacillus reuteri…
  • des bifidobactéries: Bifidobacteium longum, Bifidobacteirum brevis, Bifidobacterium plantarum…
  • des streptocoques comme Streptococcus thermophilus, présent dans le yaourt.
  • des bacillus sporogènes comme bacillus coagulans ou bacillus subtilis 

Bien que les bactéries soient les souches probiotiques les plus courantes, certains probiotiques du commerce contiennent aussi des levures. Le produit le plus connu dans cette catégorie est ULTRA LEVURE qui contient la levure Saccharomyces boulardii.

D’une manière générale, un complément alimentaire de probiotiques doit être dosé avec au moins un milliard de bactéries ou 109 UFC (unités formant colonies) au total, toutes souches utilisées confondues.

Les probiotiques ont trois utilisations majeures :

  • Contre des problèmes de santé chroniques (voir ci-dessous) ou pour améliorer l’immunité et dans ce cas ils ne font effet qu’à long terme. Il faut compter au moins 3 mois de supplémentation.
  • En cas de traitement antibiotique. Ici l’objectif est d’empêcher que les antibiotiques détruisent toute notre flore bactérienne bénéfique. Dans ce cas les probiotiques agissent immédiatement par compétition. Il faut les prendre en même temps que le traitement antibiotique, dès le début.
  • En cas de problèmes d’estomac comme Helicobacter pylori par exemple. Que cette bactérie soit traitée avec ou sans antibiotiques, les probiotiques agissent comme dans le cadre d’un traitement antibiotique, par compétition et sont donc actifs immédiatement.

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants. Par conséquent ils ont besoin que les bonnes conditions soient réunies pour pouvoir survivre dans une capsule et ainsi être efficaces une fois ingérés.

Techniquement parlant, les probiotiques peuvent être classées en deux familles selon leurs besoins :

  1. Les probiotiques résistants : ils peuvent se fermer sur eux-mêmes à la manière de spores quand les conditions ne sont pas favorables à la croissance. Ils entrent ainsi en dormance et ne se réveilleront que lorsque les conditions seront adéquates. En dormance ils peuvent résister à la chaleur, à l’acidité, aux rayons solaires et à presque toutes les conditions. Les bactéries de cette famille sont les bactéries du genre « Bacillus » : bacillus coagulans, bacillus subtilis, bacillus licheniformis, bacillus clausii, etc. Ces bactéries sont les seules intéressantes pour des probiotiques que vous allez emmener en voyage par exemple ou stocker chez vous pendant plusieurs mois
  2. Les probiotiques non résistants : ils meurent facilement et ont besoin d’être stockés au frais (réfrigérateur). C’est le cas de la majorité des produits du commerce. Pour pouvoir les utiliser correctement il est impératif de les stocker au réfrigérateur.

Cette différence provient de leur milieu de vie. Par exemple les lactobacillus proviennent de l’alimentation (yaourts, kéfir, choucroute, etc.) alors que les bacillus sont des bactéries généralement retrouvées dans le sol. Par exemple la terre contient environ 1 millions de bacillus subtilis par gramme. Des selles humaines normales en contiennent 10 000 par gramme. Cette concentration est trop élevée pour pouvoir provenir de l’alimentation. Elle vient donc majoritairement de notre interaction avec l’extérieur (respiration, contact avec des objets, etc.). Un jardinier en a naturellement plus dans l’intestin car il est fortement en contact avec la terre.

En modifiant la flore intestinale, les probiotiques pourraient influencer l’évolution de nombreuses maladies. La plus plus connue étant le syndrome de l’intestin irritable (côlon irritable). Mais des pathologies extra-intestinales peuvent aussi être impactées comme la maladie d’Alzheimer ou la dépression.

Par ailleurs, les probiotiques sont des aides précieuses dans certaines situations; par exemple pour limiter la prise de poids liée à l’arrêt du tabac.

Bien que généralement sans danger, les compléments alimentaires de probiotiques peuvent avoir des effets néfastes sur la santé. Des cas de bactériémie graves ont déjà été rapportés dans certaines circonstances.