Carence en vitamine B12 : symptômes, causes et solutions

Modifié le 30 avril 2024

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Gélules de vitamine B12 qui sortent d'un flacon en plastique et dessinent les lettres B et le nombre 12.

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La vitamine B12, ou cobalamine, est un nutriment essentiel à notre équilibre, qui régule les fonctions nerveuses, le système immunitaire et intervient dans la formation des globules rouges. Notre organisme n’étant pas en mesure de la synthétiser, elle doit être apportée par l’alimentation. Dans certaines circonstances, il est difficile de couvrir nos besoins quotidiens et une carence peut s’installer progressivement. Connaître les situations à risque et apprendre à en détecter les signes révélateurs s’avère nécessaire pour prévenir, ou corriger le cas échéant un déficit en vitamine B12.

À l’origine du déficit : manque d’apports ou défaut d’assimilation

Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’installation d’un déficit en vitamine B12. Certains sont liés aux comportements alimentaires tandis que d’autres relèvent de particularités biologiques.

Régime alimentaire restrictif sur les produits animaux

La carence en vitamine B12 peut tout d’abord être provoquée par des apports alimentaires insuffisants. Singularité de ce micronutriment, il est uniquement présent dans les produits d’origine animale à l’état naturel.

Photo montrant des fruits et légumes. Tous ces aliments ne contiennent pas de vitamine B12 essentiel à l'homme pour survivre.
L’alimentation 100% végétal n’apporte pas de vitamine B12.

Dans le cadre d’un régime omnivore, il est facile d’atteindre les quantités journalières recommandées, et les déficits par manque d’apports sont rares dans ce contexte. En revanche, les personnes végétaliennes ne peuvent pas satisfaire leur besoin vitaminique. Les bébés exclusivement allaités par une mère qui ne consomme pas de vitamine B12 sont également exposés au risque de carence.

En cas de régime alimentaire pauvre en viandes ou poissons qui en sont les principaux pourvoyeurs, il est également difficile d’obtenir suffisamment de vitamine B12 pour qu’elle assure l’ensemble de ses fonctions.

Notre organisme est toutefois capable de stocker une quantité importante de vitamine B12 au niveau du foie. Il dispose donc de réserves généralement conséquentes, qui s’épuisent en 3 à 5 ans environ lorsqu’on cesse de consommer des aliments d’origine animale.

Une absorption contrariée

Une autre origine possible du déficit en vitamine B12 réside dans les caractéristiques spécifiques de chacun. L’organisme peine parfois à produire un composé indispensable à son absorption, le facteur intrinsèque. Cette protéine, fabriquée par les cellules qui tapissent l’estomac, se lie à la vitamine B12 au niveau de l’intestin grêle pour lui permettre de franchir la paroi intestinale. L’altération de sa production peut avoir des causes génétiques, résulter d’une atrophie de la muqueuse de l’estomac ou d’une chirurgie de l’obésité. La metformine, prescrite en cas de diabète de type 2, perturbe également ce mécanisme.

Boite de médicament contenant de la pantoprazole un inhibiteur de la pompe à proton.
Le pantoprazole est un médicament de la classe des inhibiteurs de la pompe à proton

L’assimilation de la vitamine B12 est par ailleurs contrariée si l’estomac ne produit pas assez d’acide. Dans ce cas, elle ne parvient pas à être libérée des protéines auxquelles elle est liée dans les aliments. Cette situation est commune chez les personnes âgées et explique en partie l’augmentation de la prévalence des carences chez les plus de 60 ans, qui affectent 6% de cette classe d’âge. Le manque d’acidité peut également être provoqué par l’usage au long court de médicaments comme les inhibiteurs de la pompe à protons destinés à soulager les maux d’estomac ou les antihistaminiques qui combattent les allergies.

Enfin, certaines maladies chroniques peuvent altérer le statut en vitamine B12. Il s’agit notamment des maladies inflammatoires de l’intestin qui contrarient l’assimilation des micronutriments ou de troubles hépatiques, qui compromettent le stockage de la vitamine.

Les signaux d’alerte

Le déficit en vitamine B12 se traduit par un ensemble de manifestations dans l’organisme, pour la plupart en lien avec le système nerveux ou la production des cellules sanguines.

Manque d’énergie

Les symptômes les plus communs sont une fatigue persistante et une faiblesse générale, souvent accompagnées d’un teint pâle. Ces signes sont révélateurs d’une anémie, qui résulte d’une altération dans le processus de fabrication des globules rouges. Plus grands qu’à la normale et immatures, ils ne parviennent pas à remplir correctement leur rôle de distribution de l’oxygène aux différents tissus. Le moindre effort devient difficile et provoque des essoufflements disproportionnés. Lorsque l’anémie résulte d’un déficit en facteur intrinsèque, on parle d’anémie pernicieuse ou anémie de Biermer.

Troubles digestifs

Une autre partie des symptômes associés à la carence en vitamine B12 concerne la sphère digestive, avec des douleurs diffuses parfois associées à une perte de poids. Dans de rares cas, elle provoque une inflammation de la langue (glossite) et la survenue d’ulcérations disséminées dans la bouche.

Atteintes nerveuses

Dans les situations les plus sévères, des troubles d’origine nerveuse surviennent. La vitamine B12 est en effet indispensable au maintien de l’intégrité de la gaine de myéline, la structure qui entoure les nerfs et favorise la conduction des messages nerveux.

Cette atteinte se traduit par des sensations inhabituelles ressenties le plus souvent au niveau des extrémités, comme des fourmillements, des picotements ou des pertes de sensibilité. Les muscles s’affaiblissent et des difficultés motrices apparaissent.

La carence en B12 peut également affecter l’humeur, provoquer une dépression modérée et perturber les fonctions cognitives.

Combattre le déficit en B12

Pour éviter l’installation d’une carence en vitamine B12, il est tout d’abord nécessaire de veiller à consommer suffisamment d’aliments sources de cette vitamine lorsqu’on est omnivore. Elle est présente dans la viande, les abats, les produits de la mer et en quantité plus modeste dans les œufs et les produits laitiers. En cas de régime alimentaire excluant ces aliments ou de situation personnelle identifiée à risque de carence, il est indispensable de se complémenter. Les personnes qui ne sécrètent pas assez d’acide parviennent tout de même à la vitamine B12 présente dans les compléments alimentaires, car elle est présente sous forme libre, non liée à des protéines. Cette voie d’absorption reste cependant faible.

La dose idéale

Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), les apports satisfaisants en vitamine b12 sont de 4 µg par jour pour les adultes, en dehors de la grossesse et de l’allaitement où les besoins sont accrus (4,5 µg/j et 5 µg/j respectivement).

Comme la moitié environ de la vitamine est assimilée par l’organisme, cela correspond à un besoin net de 1,5 à 2μg de cobalamine par jour. Pour obtenir cette dose par la supplémentation, il est nécessaire de prendre une quantité bien plus importante, pour tenir compte des capacités d’absorption intestinale de ce micronutriment, rapidement saturées.

Pour un schéma de supplémentation basé sur une prise par jour, la quantité journalière est ainsi de 10 à 50μg.

En cas de carence sévère en vitamine B12 ayant provoqué des lésions du système nerveux, le traitement repose généralement sur l’administration de la vitamine par voie intramusculaire. Des bilans sanguins réguliers permettent de s’assurer du retour à la normale du statut vitaminique.

Quelle forme de vitamine B12 privilégier pour la supplémentation ?

La vitamine B12 existe sous quatre formes différentes. Trois d’entre elles sont bio-identiques – la méthylcobalamine, l’hydroxycobalamine et l’adénosylcobalamine – c’est-à-dire similaires à la vitamine présente dans notre organisme.

La quatrième forme, la cyanocobalamine, est quant à elle de nature synthétique. Elle est privilégiée dans certains compléments alimentaires en raison de son faible coût cependant elle reste inactive dans l’organisme après absorption. Si le niveau d’absorption de ces différentes vitamères apparaît équivalent, la méthylcobalamine apparaît être mieux retenue dans l’organisme. Selon plusieurs spécialistes, cette forme naturelle serait la mieux indiquée pour combattre les carences.

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