Le collagène et la glycine amélioreraient les gains de masse musculaire

Modifié le 22 février 2024

Temps de lecture : 3 minutes
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bouillon d'os riche en colagène dans un récipient en verre

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Le collagène est une protéine de structure qu’on retrouve dans notre organisme. C’est elle qui rend notre peau souple ou qui permet à nos vaisseaux sanguins de changer de forme selon la pression du sang. Sans collagène, nos vaisseaux sanguins seraient comme des tuyaux de métal. Quant à la glycine, il s’agit de l’acide aminé principal constituant le collagène. Dans cet article je ne ferais pas de distinction entre les deux produits puisque l’un et l’autre ont les mêmes effets biologiques. Pour plus d’informations sur ce point, voir mon article La science dévoile le secret de la longévité.

Un lien entre collagène et gains de masse musculaire

Dans le domaine sportif, la plupart des “experts” considèrent que le collagène n’est pas une protéine noble et qu’elle ne permet pas de fabriquer de la masse musculaire, à l’inverse des protéines issues de la viande musculaire. C’est pour une de ces raisons qu’il est traditionnellement recommandé aux culturistes de toujours supprimer la couenne de leur jambon ou la peau de leur poulet.

Ce conseil est-il justifié et est-il basé sur des éléments scientifiques solides ? Pour le savoir, des chercheurs Allemands ont recruté une cinquantaine de personnes âgées (environ 72 ans) ayant des problèmes de santé (faible masse musculaire et osseuse). A cet âge, la prise de masse musculaire est normalement très difficile, même avec l’entraînement; bien plus qu’à 20 ou 30 ans. Tout ces volontaires ont été assignés à un entraînement de musculation sérieux pendant 12 semaines, 3 fois par semaine : la moitié recevait en plus un complément alimentaire de 15 grammes de collagène et l’autre moitié a reçu un placebo.

Résultat : ceux qui avaient pris le collagène ont gagné en moyenne 50% de muscles en plus et ont perdu 50% de graisses par rapport à ceux qui avaient pris le placebo (1). Alors, ces résultats doivent-ils être pris au sérieux ?

La glycine régule la synthèse protéique via mTOR

Ces travaux sur des personnes âgés en ensuite été suivis par des travaux plus précis sur l’effet de la glycine (le principal constituant du collagène) dans les cellules musculaires. Une collaboration entre des chercheurs chinois et des chercheurs de l’université du Texas (Etats-Unis), a ainsi démontré que la glycine a un effet direct sur les cellules souches musculaires (cellules satellites), via les voies de signalement mTOR et AMPK, deux régulateurs bien connus de l’anabolisme. Plus précisément, il a été observé que la glycine augmente la synthèse de cellules souches musculaires dans les muscles de 20 à 80%, tout en diminuant la dégradation de ces dernières (par exemple en situation de stress, de sous-nutrition ou pendant l’exercice) de 15 à 30% ! (2)

Les chercheurs ont conclu ainsi : “Ces résultats indiquent que la glycine joue un rôle précédemment méconnu dans la synthèse des protéines et dans leur préservation“. Alors, comment expliquer qu’on découvre des vertus à la glycine et au collagène ? Tout simplement car l’alimentation moderne est sérieusement déficitaire en collagène car pauvres en tissus conjonctifs animaux, même dans une alimentation omnivore classique. La correction de ce déficit via la consommation d’aliments naturellement riches en collagène (bouillons d’os notamment) ou de compléments alimentaires de collagène ou de glycine, restaure le fonctionnement normal des cellules, ce qui a diverses conséquences positives sur la santé comme la performance.

Références : (1) Zdzieblik D, Oesser S, Baumstark MW, Gollhofer A, König D. Collagen peptide supplementation in combination with resistance training improves body composition and increases muscle strength in elderly sarcopenic men: a randomised controlled trial. Br J Nutr. 2015 Oct 28;114(8):1237-45.

(2) Sun K, Wu Z, Ji Y, Wu G. Glycine Regulates Protein Turnover by Activating Protein Kinase B/Mammalian Target of Rapamycin and by Inhibiting MuRF1 and Atrogin-1 Gene Expression in C2C12 Myoblasts. J Nutr. 2016 Dec;146(12):2461-2467.

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