Collagène marin, avicole, bovin ou porcin, lequel est le plus efficace ?
Modifié le 27 février 2024
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Les compléments alimentaires à base de collagène suscitent un engouement croissant chez les consommateurs, désireux de profiter des avantages d’un produit naturel pour améliorer leur bien-être quotidien. Les produits disponibles sur le marché sont issus de diverses sources, notamment marine, bovine et porcine. Pour déterminer lesquels sont les plus efficaces dans un contexte donné, il est nécessaire de se pencher sur les données scientifiques disponibles.
Différences de composition en acides aminés
Le collagène est une protéine fibreuse constituée de trois chaînes d’acides aminés qui s’entrelacent pour former une triple hélice. Abondant dans le corps humain, il est également un composant essentiel des tissus conjonctifs des autres mammifères, mais également des poissons, oiseaux ou reptiles.
Ce collagène peut être exploité pour différents usages, et notamment pour élaborer des compléments alimentaires de peptides de collagène. Dans ces produits, la molécule de collagène a été dénaturée et réduite en petits fragments. Ils sont principalement fabriqués à partir de la peau, des os ou du cartilage de poissons, bovins, porcs ou poulets.
Les singularités du collagène de poisson
La composition en acides aminés des compléments de peptides de collagène peut légèrement varier selon la source animale utilisée. En particulier, le collagène de poisson présente des caractéristiques spécifiques par rapport au collagène des mammifères.
Il comporte tout d’abord une plus grande diversité dans sa composition en acides aminés d’une espèce à l’autre. Son contenu en hydroxyproline, et dans une moindre mesure en proline, est plus faible que chez les mammifères.
La proportion de ces deux acides aminés est d’environ 30% pour les mammifères, 22 à 25% pour les espèces de poisson des mers chaudes comme le tilapia ou la perche du Nil et 17% pour ceux des mers froides comme le cabillaud.
Le collagène de poisson autrement appelé collagène marin contient également moins de valine et de leucine que les collagènes de mammifères, mais plus de résidus de glycine, sérine, thréonine, acide aspartique, méthionine et histidine.
Ces différences de composition confèrent des propriétés spécifiques à ces collagènes et pourraient avoir un impact sur leur efficacité clinique.
Données cliniques sur les bienfaits des différentes origines du collagène
Au cours des dernières années, de nombreuses études ont été menées pour évaluer les effets des peptides de collagène sur différents aspects de la santé et du bien-être chez l’homme. Malheureusement, certains journalistes de UFC que choisir ont écrit des articles calomnieux sur le collagène et n’ont pas eut la rigueur scientifique de vérifier les recherches sur les bienfaits du collagènes. Je vous invite à en découvrir davantage sur les mensonges de cet article dans ma vidéo YouTube :
Maintenant, examinons de plus près, les bienfaits du collagène ainsi que les différents impacts observés en fonction de la source utilisée.
Effets des différentes sources de collagène sur les douleurs articulaires
Le collagène est un composant essentiel des cartilages articulaires, qui représente les deux tiers de leur poids sec. Il est principalement formé de collagène de type II, mais on y rencontre également des collagènes III, VI, IX, X, XI, XII et XIV.
La supplémentation en collagène est ainsi étudiée avec attention dans le contexte des problèmes articulaires, et notamment en cas d’arthrose. Cette affection est caractérisée par une dégradation progressive du cartilage articulaire. La supplémentation en collagène seule montre des bienfaits dans la réduction de la douleurs, augmente la capacité de récupération et la force, lorsque la supplémentation en collagène est couplé à des exercices de résistance (musculation) les effets sont encore plus intéressants.
La quasi-totalité des études menées dans ce contexte a mis en évidence l’efficacité de cette approche, quelle que soit la source de collagène utilisée. Quelques différences sont toutefois apparues de l’un à l’autre.
Origine porcine versus bovine
L’une d’elles s’est déroulée en Inde, auprès de personnes atteintes d’arthrose du genou. Deux compléments de peptides de collagène ont été testés, l’un d’origine bovine, l’autre d’origine porcine, à la dose de 10g par jour pendant trois mois.
Les symptômes ressentis par les patients comme les douleurs articulaires, les raideurs ou la difficulté fonctionnelle ont notamment été évalués à l’aide de l’outil WOMAC et VAS. LE WOMAC est un questionnaire spécifiquement conçu pour déterminer l’intensité de la maladie et le VAS est un outil très souvent utilisé pour mesurer la douleur ressentie.
La comparaison des résultats avant et après supplémentation a indiqué une amélioration de la situation grâce au collagène, avec un effet légèrement plus marqué pour la source bovine.
En revanche, en dehors du contexte de l’arthrose, l’avantage entre ces deux types spécifiques de collagène semble pencher du côté de l’origine porcine. Des bienfaits au niveau articulaire ont en effet été constatés avec une supplémentation de 6 mois à base de 10g par jour chez des athlètes et de 5g/j chez des sportifs amateurs avec ce type de complément.
Collagène de poisson, efficace à faible dose
Les doses utilisées dans les études qui ont mis en évidence les bienfaits des peptides de collagène en cas de problèmes articulaires varient dans une mesure importante.
Les plus élevées dans ce contexte sont de 10g par jour ; une amélioration des signes de l’arthrose a été observée avec une faible dose de peptides de collagène d’origine bovine, de 1,2g par jour pendant 6 mois. La plus faible dose ayant entraîné des effets positifs a concerné des peptides de collagène de poisson, dans le cadre d’une étude observationnelle. Une supplémentation de 1 mois seulement, avec 720 mg pendant les 15 premiers jours puis 360 mg les 15 jours suivants a atténué les symptômes de l’arthrose du genou.
Collagène natif de cartilage de poulet
Dans le cadre des douleurs articulaires, la molécule native de collagène de type II provenant de cartilage de poulet a également fait les preuves de son efficacité. Sous cette forme, le collagène ne peut être digéré et absorbé par l’intestin, car il est trop volumineux, et il agit par un mécanisme spécifique.
Le collagène de type II contient des épitopes, des régions particulières de la molécule reconnues par le système immunitaire. Ces portions franchissent la barrière intestinale et sont ensuite captées par les cellules dendritiques. Ainsi activées, elles vont induire la formation de lymphocytes T régulateurs. Ces globules blancs gagnent la circulation sanguine et se dispersent dans l’organisme. Lorsqu’ils atteignent le cartilage, ils tempèrent les phénomènes inflammatoires associés à l’arthrose.
Les essais cliniques menés pour évaluer l’efficacité de ce type de collagène ont de manière globale mis en évidence une réduction des douleurs et une amélioration de la fonction articulaire. L’un d’eux a montré la supériorité de cette approche par rapport à des composés couramment employés comme le sulfate de chondroïtine et la glucosamine.
Dans la grande majorité de ces études, la dose de collagène de type II natif employée est de 40mg par jour, sur une durée de 3 à 12 mois.
Effets du collagène sur la peau
Une part importante de la recherche sur le collagène cible ses effets sur la peau. Cette molécule constitue environ 80% de son poids sec. Avec l’âge, les fibroblastes responsables de la synthèse du collagène se raréfient, ce qui contribue au vieillissement cutané et à l’apparition des rides.
Lorsque des peptides de collagènes sont consommés, on observe une élévation de la concentration sanguine en petits fragments composés de deux ou trois acides aminés, en particulier Gly-Pro-Hyp et Pro-Hyp, qui se retrouvent au niveau de la peau. Ce dernier type a montré sa capacité à stimuler la prolifération cellulaire et à augmenter la production d’acide hyaluronique des fibroblastes du derme.
Amélioration constante de l’élasticité
De nombreux essais cliniques ont ainsi évalué l’efficacité de la supplémentation en peptides de collagène sur la santé cutanée.
L’un deux a par exemple été conduit avec des peptides de collagène d’origine porcine. Il a rassemblé 69 femmes de 35 à 55 ans, qui ont reçu 2,5g ou 5g de ce produit pendant 8 semaines.À la fin de l’étude, l’élasticité de la peau a augmenté, quel que soit le dosage, par rapport au placebo. En revanche, son degré d’hydratation ne s’est pas amélioré de façon significative.
Des résultats similaires ont été obtenus avec du collagène de poisson, à la dose quotidienne de 5g pendant 8 semaines.
L’hydratation conditionnée par la source du collagène
Une des études à avoir mis en évidence des bienfaits sur l’hydratation de la peau a été menée avec deux produits de la même marque, un provenant du poisson, l’autre du porc. Le dosage utilisé était plus élevé que dans les deux études précédentes, de 10g par jour sur une durée identique. Le niveau d’hydratation a augmenté de 12% avec le collagène de poisson et jusqu’à 28% avec le collagène de porc.
Dans la seconde partie de leur étude, les chercheurs ont continué les investigations avec l’extrait issu de poisson. Elle a révélé que ce supplément conduit à une augmentation de la densité du collagène dans le derme, et réduit la fragmentation du réseau de collagène dans cette partie profonde de la peau.
Une méta-analyse ayant compilé les résultats de 26 de ces essais cliniques menés auprès de 1 721 personnes permet de faire la synthèse de l’ensemble des données. Elle a conclu que l’effet de la supplémentation en peptides de collagène sur l’élasticité de la peau est indépendant de la source. En revanche, ce paramètre est déterminant pour l’hydratation. Les suppléments les moins efficaces dans ce cadre sont ceux dérivant de poulet. Pour les plus efficaces, les chercheurs indiquent :
Nos résultats ont révélé que le poisson était la source optimale de collagène pour améliorer l’hydratation de la peau
Szu-Yu Pu et al.
Un essai clinique a montré qu’un supplément élaboré à partir de la peau de poisson-chat (Pangasius hypophthalmus) contenant plus de 15% de tripeptides dont 3% de Gly-Pro-Hyp, agit à la faible dose quotidienne de 1g administrée pendant 12 semaines. Il améliore l’hydratation, l’élasticité de la peau et atténue les rides.
Effets du collagène sur la composition corporelle
Les suppléments de peptides de collagène sont également utilisés pour améliorer la composition corporelle, optimiser la force musculaire et favoriser la récupération après l’activité physique. Dans ce contexte, la majorité des recherches a été basée sur des compléments d’origine non marine, ce qui ne permet pas de savoir si leur efficacité varie selon la source.
Toutefois, deux études ont été menées chez des personnes atteintes de sarcopénie avec deux types distincts de peptides de collagène, un d’origine marine, l’autre terrestre (bovin ou porcin), à la même dose de 15g/j.
Augmentation de la masse musculaire et de la force
Dans la première, les participants âgés de 55 à 80 ans ont gagné 3,5% de masse musculaire après 24 semaines de supplémentation en collagène à hauteur de 15g par jour. La fonction musculaire du haut et du bas du corps s’est améliorée, comme l’ont attesté les résultats de plusieurs tests (mesure force de préhension, test du lever de chaise et batterie courte de performance physique).
Dans la seconde, le supplément a été pris pendant 12 semaines, en parallèle d’un entraînement de résistance. La masse maigre des participants a augmenté de 5,6% en moyenne, et leur force musculaire, évaluée au niveau du quadriceps, a été optimisée.
La supplémentation en collagène a donc apporté un soutien aux participants sarcopéniques dans les deux cas. Il est difficile de conclure à la supériorité de l’un des compléments sur l’autre, dans la mesure où l’un des protocoles seulement comprenait des exercices physiques, qui apportent eux-mêmes des bénéfices sur la composition corporelle et la force.