Ostéoporose et calculs urinaires : une affaire de calcium

Modifié le 14 décembre 2023

Temps de lecture : 4 minutes
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L'osteoporose et les calculs urinaires sont fortement liés

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La recherche scientifique soulève parfois des observations étonnantes. Une étude montre ainsi une association très nette entre l’ostéoporose et les calculs urinaires.

Ces derniers avaient déjà été identifiés auparavant comme un facteur de risque pour les fractures liées à l’ostéoporose, mais les études plus récentes mettent en évidence des liens beaucoup plus étroits entre ces deux affections.

Les calculs urinaires : un problème de santé très courant

Les calculs urinaires concernent 10 à 15% de la population mondiale. Leur prévalence est en augmentation depuis une centaine d’années. 

Aussi appelée urolithiase, néphrolithiase ou encore lithiase urinaire, cette maladie est caractérisée par la formation de petits cailloux dans les voies urinaires. Ces derniers sont constitués par agglomération de minéraux présents dans l’urine. Il s’agit dans la très grande majorité des cas d’oxalate de calcium, composé d’un ion calcium (Ca2+) et d’un ion oxalate (C2O42-) ; on parle alors de calculs oxalocalciques.

Les calculs transitent par les voies urinaires quand leur taille le leur permet, occasionnant souvent au passage de violentes douleurs. Ce sont les tristement célèbres coliques néphrétiques.

Cristaux de weddellite (oxalate de calcium dihydraté) sur la surface d'un calcul rénal. Image de microscopie électronique à balayage (MEB), énergie 30 kV, surface dans la réalité = 0,35 x 0,45 mm
Cristaux d’oxalate de calcium dihydraté au microscope électronique à balayage. source Dr. E.K. Kempf.

L’ostéoporose et le risque de fracture

L’ostéoporose est une altération de la structure des os. Elle résulte du déséquilibre de l’activité de deux types de cellules, responsables du renouvellement du tissu osseux : les ostéoclastes qui sont responsables de sa résorption, et les ostéoblastes qui au contraire se chargent de la synthèse et de la minéralisation de la matrice osseuse. Cette fraction minérale se compose essentiellement d’hydroxyapatite de calcium et compte pour 99% du total de calcium présent dans l’organisme.

Dans le cas de l’ostéoporose, la diminution de la densité osseuse engendre une fragilité du squelette, qui constitue un important facteur de risque de fractures.

Le point commun entre ostéoporose et calculs urinaires

A ce stade, on peut déjà entrevoir le dénominateur commun entre les calculs et l’ostéoporose : le calcium. Pourtant, et si contre-intuitif que cela puisse paraitre, les calculs ne sont pas associés à une alimentation riche en calcium.

Au contraire du calcium, une alimentation riche en oxalates augmente l’excrétion urinaire de ce composé ; on parle alors d’hyperoxalurie. Cette situation augmente le risque de calculs oxalocalciques.

Les fuites urinaires de calcium et d’oxalate

Le problème commun entre l’ostéoporose et les calculs urinaires semble provenir de fuites de minéraux. Plusieurs facteurs conduisent à la présence excessive de calcium et d’oxalates dans les urines. On observe en parallèle une déminéralisation des os, et la présence conjointe des minéraux propices à la formation de calculs dans les voies urinaires.

Comment éviter les calculs urinaires et l’ostéoporose ?

Les causes des calculs urinaires et de l’ostéoporose sont multiples, et pour partie communes. Certaines, comme les facteurs génétiques ou les dérèglements hormonaux, échappent à notre contrôle. D’autres relèvent au contraire du mode de vie, et en particulier de l’alimentation.

La vitamine D permet d’éviter la déminéralisation osseuse

La vitamine D permet la fixation du calcium dans la matrice osseuse. Ainsi, une carence favorise la déminéralisation osseuse sous forme de fuite de calcium. Ce type de déficit peut facilement être corrigé par la prise de compléments alimentaires de vitamine D.

Le sel et l’acidification favorisent la fuite de minéraux

Une consommation excessive de sel acidifie l’organisme et constitue une cause directe de la fuite de calcium. De manière plus générale, une alimentation acidifiante constitue un facteur de risque en provoquant un déficit de minéraux alcalinisant.

Le fructose augmente le risque de calculs

De plus en plus présent dans l’alimentation, le fructose augmente le risque de formation de calculs par plusieurs mécanismes. Le métabolisme de ce sucre peut en effet produire de grandes quantités d’oxalate, ce qui en augmente directement la concentration dans les urines. Le fructose participe également à l’acidification des urines. Une consommation importante de fruits, de jus de fruits, de sodas ou de sirop de glucose-fructose constitue donc un facteur de risque.

Les jus de fruits et les sodas sont riches en fructose, et représentent un risque pour les calculs rénaux
Les fruits et jus de fruits, comme les autres sources de fructose, augmentent le risque de calculs urinaires

Buvez, éliminez !

Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, il est important de rappeler que l’hydratation joue un rôle primordial pour le bon fonctionnement de l’organisme. Il s’agit ici d’une simple question de dilution : une plus grande quantité d’eau dans les urines entraine une baisse de la concentration en minéraux et diminue donc le risque de formation de calculs.

Les produits laitiers ne sont pas une solution

Qui n’a pas entendu dire que les produits laitiers constituaient une source essentielle de calcium, et que des apports quotidiens étaient une condition sine qua none à une bonne santé osseuse ? Contrairement à une croyance tenace, les études montrent que le risque de fracture n’est pas inversement corrélé à la quantité de calcium ingérée. 


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